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LE PAGE Dlî BAPO.\ DES A PRETS. 343 mais aussi, le jour qui s'était fait dans son esprit et qui lui faisait, dès-lors, considérer avec effroi et répu- gnance cette vie d'aventurière au milieu d'une armée guerroyante, sa répulsion pour les scènes de vandalisme et de cruauté doot elle se trouvait rassasiée, sa résolu- lion de se soustraire au sort qui lui était proposé, enfin l'amour du baron et les oiïres inopinées qui lui étaient faites. Elle lui développa son plan et lui proposa de fuir avec elle, ou du moins, ce qui était aussi dangereux, de lui procurer les moyens de fuir. Philomène l'écouta pensive, et bientôt elle eut pris sa résolution. •— Si tu pars, nous ne pouvons rester, dit-elle. Le chevalier de Biorsnais a défendu Villefranche et les hu- guenots ne pardonneront pas à la sœur les exploits du frère contre eux. Bionnais est en fuite, dit-on ; il s'est évadé de Villefranche pendant le sac de cette ville, mais je crois savoir qu'il est en sûreté dans les montagnes et peut-être combat-il dans les rangs de Rébé et de Saint- Victor. Sa sœur est en otage entre les mains du baron ; si nous ia laissons, toutes les fureurs que nous aurons amassées retomberont sur sa tête; il faut qu'elle fuye avec nous. Douce et charmante, elle ne manque pour cela ni de courage ni de résolution ; je lui parlerai. Quant aux moyens, les voici : Alors avec «ne précision digne d'un capitaine rompu aux ruses les plus adroites de la guerre, Philomène pro- posa un pian que Marianne approuva et de suite elles en commencèrent l'exécution. Au moment où* l'aube commençait à éclairer la vieille et riche cité lyonnaise, alors que les bourgeois dormaient