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282 DE L'HOMME> petits caractères qui voudraient se diviniser est incalcu- lable. La maturité même a ses puérilités et ses illusions comme l'enfance et la vieillesse, et l'homme est toujours plus près de cesser d'être jaune que de cesser d'être enfant. Varier et changer jusqu'à la versatilité, c'est courir après u« besoin , ce n'est pas posséder un bien. C'est au moins se tromper sur le bien, et méconnaître le bien qu'on possède. — Sous le règne des aspirations outrées et des chi- mères, qui peut se flatter de ne pas se tromper sur le vrai bien ? « Ce n'est pas l'homme que j'ai méprisé, ne le croyez pas, ce sont les opinions, les erreurs par lesquelles l'homme abusé se déshonore lui-même (1), » J'emprunte cette haute langue à Bossuet pour faire excuser nia forme, par mon intention. Que d'hommes se trompent parce qu'ils ne savent voir que le dessus des choses, et combien se trompent encore, parce qu'ils n'en veulent voir que le dessous, c'est-a-dire le mystérieux, qui est si souvent le controuvé! L'homme nouveau se vante du progrès de sa raison (et de sa sagesse apparemment), de sa modération, de son esprit de conduite! Est-ce ainsi qu'il l'entend? — Qui ne rirait pourtant de voir d'autres animaux porter, .comme nous, à leur ceinture, des sabres, des épées pour se défen- dre des leurs ou faite leur police comme nos sergents de ville; pour maintenir, comme chez nous, la bon ordre dans ce qui semble le plus favoriser la concorde : un concert en plein air, le dimanche, en habit de fête, dans une prome- nade ombragée, étoilée de fleurs et ra.fraieb.ie do jets d'eau! — Tant que l'homme ne fut qu'un animal raisonnable, il fut parfois sage; mais depuis que l'homme nouveau n'est que raisoûnant ou raisonneur, il ne se croirait plus assez (1) Oraîséti funèbre d'Henriette d'Angleterre.