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              LE VAtiF. l)V BAHChV UIS   AMSKTS.        253

cheval, donne des ordres et descend la Saône jusqu'au
palais de Roanne où il se trouve environné d'un peuple
nombreux. De là partait la voie nouvelle qui gravissait la
montagne; il la suit entraînant sur ses pas, excitant de
la voix et de la ûamme de ses regards, la foule qui l'en-
toure étonnée. Sans connaître les intentions du chef,
on devinait un grand événement. Ce souffle particulier
qui couvre une ville les jours d'émeute ou de guerre ci-
vile, courait les rues et amenait cette écume turbulente
qui disparait aux jours de tranquillité. Une houle furieuse
gronda le long des flancs de la montagne; pauvres,
malandrins et vagabonds parurent comme par enchante-
ment. Leflotroula le long des rampes et atteignit, en même
temps que le général, les hauteurs du coteau, pendant
que les banquiers de la rue Juivene, les bourgeois de
la rue Lainerie, et de la rue Saint-Jean, saisis d'effroi,
fermaient leurs caisses, barricadaient leurs maisons, ten-
daient les chaînes et prêts à défendre le foyer domestique,
saisissaient l'arquebuse qui devait les protéger.
   Cependant, ce n'était pas l'or des Florentins et des Pi-
sans qui était menacé. Là haut, sur la montagne, s'élevait
un cloître célèbre que lé moyen-âge tout entier s'était
plu à enrichir. La basilique des Macchabées, monument
d'architecture de premier ordre, vénérable par son anti-
quité et par les reliques sinombreuses qu'elle renfermait,
avait le malheur de posséder des richesses d'un autre
ordre, propres à tenter 1 avarice et la cupidité. De tout
                            .
temps les papes et les rois l'avaient comblée de vases pré-
cieux, de reliquaires de grand prix, d'offrandes de tout
genre etde toute espèce. Par malheur encore, le Chapitre,
habitué à lutter avec les hommes les plus grands et tes plus