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442 LE CHATEAU DU PERRON. devint duc de Retz. Il mourut en 1602, laissant la répu- tation de très-habile courtisan, mais aussi celle de géné- ral très-médiocre. Il n'avait, assure-t-on, obtenu que par faveur le bâton de maréchal et ses titres nombreux. Il était premier gentilhomme de la chambre du roi, grand- chambellan, conseiller d'Etat, général des galères, duc et pair, gouverneur de Provence, représentant du connétable au sacre de Henri III et premier gentilhomme d'honneur de Marie de Médicis (1). Son grand crédit à la Cour lui créa des ennemis puis- sants ; on lui disputa la noblesse de son* origine, et la haine contre lui fut portée à ce point qu'on lui donnait pour père un banquier qui avait fait banqueroute et pour mère une prostituée. Le maréchal Gaspard de Tavannes fut un de ses illus- tres rivaux. En 1752, le maréchal d'Anville étant parti pour le Languedoc, le comte de Retz fit courir le bruit de sa mort et répandit aussi la fausse nouvelle qu'il était nommé maréchal pour le remplacer. Cette nouvelle étant parvenue au maréchal de Tavannes, il en fat indigné, prit la promotion du comte de Retz à la même dignité que lui pour une injure et répondit : « Si le roy donne « au sieur de Retz un estât de mareschal de France, je « donnerai le mien à mon valet... (2) » Paroles d'au- tant plus dures, dit Le Laboureur dans ses additions aux mémoires de Castelnau, que la maison de Gondy appar- tenait par les femmes à celle des Médicis et aux familles les plus distinguées de la Toscane. Sa famille, après sa mort, lui fit élever un monument (1) Voyez Massacres de la Saint-Barthélémy et de l'influence des étrangers en France durant la Ligue, parGabriel Brizard, oh. VI, p. 73. (2) Mémoires pour servir à l'histoire de France, t. 28, p. 37.