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	406 ORIGINES BE LUGDUNUM. et nous aurons, inaltéré presque, le dombal Janiac-us, Jaennac- um, ou, par le suffixe ar, une forme analogue : cyn-ar. N'est-ce pas simple, clair, évident ? Genay en Dombes, placé à une poype, entre la Saône et l'em- bouchure d'un ruisseau marqué sur de vieilles caries : bief de Genay, donne de même que son homonyme de la Côtc-d'Or « Grand'- borne », et son nom s'annonce comme moulé sur le gaël. ceann, ce que me font conjecturer les basses latinités Gtoi-a, Jaenn- acum. Cf. Cen-on, à l'angle formé par le Gain et la Vienne ; c'est un vieil emplacement gallo-romain, nommé dans le pays le Vieux Poitiers. — Jui/re(M. Guigne), Juyère,Jayèrel (Cassini), poype du groupe de Villars, placée au milieu d'un étang, n'est qu'une modification de Cuire, bourg des environs de Lyon,opérée par un simple adou- cissement de la lettre initiale, comme en Forez,/alena de f/allina, de Iat. calarc, gr. v.-alzïv, /aivi de bas-lat. g'abia, lat. cavea, gr. X-aFôç ; comme en français, pnte, de lat. canthus, gr. -/.-mOà ç- Juyre, de même que Cuire, indique un emplacement destiné à certains rites religieux et politiques, au temps des races anté-ro- maines en Gaule. J'y reviendrai, lorsque, tantôt, je traiterai de la forêt sacrée du Condate. —• Mognant, ruisseau. La présence de Yi dans son représentant latin Monienta (1) prouve que, dès le VIe siècle, le g s'y réunis- sant à l'n y effectuait le groupe gn de gagne, campagne. Sans cette prononciation, le véridiquehagiographe de saint Trivier eût écrit Monenta. Je soupçonne ce terme composé de mochd, grand, en gaël., et nant, cours d'eau, resté construit dans le cymrique, et substantif usité dans les patois romands de la Suisse. Mochd, grand, suppose un affluent de moindre volume ; il y aurait donc (1) « Rivulus prœterfluit, qui dicitor Monienta. » (Vit. S. Triver., ap. Bolland., t. II, p. 35.)
