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ORIGINES DE LUGDUNUM
SUITE DU CONDATE.
AGES SECONDAIRES. — Gaëls. — Cymris. — Cymro-Belges.
~ Drilleray, Drylleret, endroit placé près d'un étang, à la li-
mite des marches et d'une tribu d'AmLarcs à laquelle pourrait
avoir succédé la sirerie de Chalamont, emporte l'idée d'une ex-
ploitation ou colonie serve. En effet, dril, radical de ce nom, est
le gael. traill, Irà ill, dan., trael. Sax. thrael, ail, trill, anc. haut
ail. drigil, angl. ihrall, esclave réel, serf attaché à la glèbe,
homme du clan qui se doit au service de son chef, détenu, prison-
nier ; au moyen-âge, habitant non noble d'une seigneurie, as-
treint à suivre son seigneur à la guerre, d'où le fr. drôle, drille,
etla locut. bon drille. le topique Drilleray, construit de traill, trael,
et du suffixe ar,air: traellar, auquel ac est venu se réunir postérieu-
rement : traillarac, ne doit pas remonter bien haut dans l'époque
celtique, en supposant qu'il soit de cette époque, puisque son
radical appartient également aux idiomes gothique et tudesque.
Le sens attaché à ce radical démontre que l'établissement du
Drilleray n'avait rien de commun avec l'ergastulum romain, ex-
clusivement composé d'esclaves personnels. Le traill de la Gaule
et du nord répond au glebœ adscrïptus de l'organisation romaine,
au serf féodal qui n'avait en propre que son travail (1).
Les mœurs des Gallo-Romains et des Gaulois, Franks et Bur-
gondes, différaient en plusieurs points. Le riche Gallo-Romain
vivait à la ville, entoure d'esclaves personnels, laissant à un
exaclor, le commandeur de nos anciennes colonies à esclaves,
le soin de surveiller ses propriétés, soit qu'elles fussent cultivées
par des esclaves personnels, soit, ce qui était plus commun, par
(1) Hoc genus afflictum nil possidet absque labore.
Adalberonis carsien ad Robertum regem, Collection de documents inédits
sur l'histoire de France, t. X, p. 69.