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386 NÉCROLOGIE. vailler, de transcrire et de compiler, amassant des mate'riaux pour l'histoire lyonnaise et communiquant volontiers le fruit de ses recherches aux érudits qui avaient besoin de ses conseils. M. Péricaud avait une me'moire prodigieuse ; il indiquait les dates et le nom des auteurs sans hésitation ; il connais- sait les livres et les aimait ; il préférait les ouvrages de tra- vail et d'érudition aux riches reliures ; il tenait surtout aux éditions lyonnaises et n'achetait que les livres qui pouvaient lui être utiles pour ses immenses travaux. Vert et droit jusqu'à la vieillesse la plus avancée, l'air railleur, et ne craignant pas de laisser tomber un mot pi- quant, armé en guerre et la plume leste, il avait, dans le courant de sa vie, soulevé plus d'une tenipête, mais prompt à revenir, il ne gardait pas rancune a ses adversaires, et il n'était pas rare de le voir se promener le lendemain appuyé sur le bras de son ennemi de la veille. La mort de M. Péricaud équivaut a la perte d'une biblio- thèque. Nul plus que lui ne méritait, par sa vie âpre au (ravail, de rappeler cette comparaison, devenue si banale, d'encyclopédie vivante ou de bénédictin. Lui-même se rat- tachait à la littérature ancienne par sa signature : ANTOMVS PEIUCALDVS et surtout par cette anagramme, dont il aimait à se parer : Secula nudo prislina. Son slyle, dépourvu de grâce et d'imagination, était court, bref, haché. Il rappelait le fait dans toute sa simplicité, mais on pouvait être certain de l'exactitude, on peut dire de la minutie de ses recherches ; il écrivait l'histoire avec un mi- croscope, ne négligeant aucun détail, même de ceux que délaissent et qu'oublient les écrivains a grand vol. Ses Notes et documents pour servir à l'histoire de Lyon ne pourraient être lus avec suite ; ils sont indispensables aux historiens. Il laisse une quantité considérable de manuscrits d'un prix