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374              LE CHATEAU DU PERRON,
   Ne voulant point entrer ici dans des détails descriptifs
qui sembleraient un peu longs, je dirai seulement que
l'ensemble de cette cheminée est d'une composition heu-
reuse, comme presque toutes celles qui remontent â cette
époque; que les ornements ont été exécutés par une main
très-habile dans l'art de manier le ciseau ; que les oppo-
sitions entre des parties largement dessinées et des en-
roulements très-minutieusement reproduits, forment un
heureux contraste ; enfin, que le caractère de son archi-
tecture est très-franchement tranché, ce qui ne permet
 point de lui assigner une époque autre que le XVIe siècle.
    L'unité du style très-soutenu n'est pas un des moin-
 dres mérites de cette œuvre, si l'on se reporte au temps
 de sa production. Les réminiscences du moyen-âge ve-
 naient alors souvent encore détruire cette harmonie que
 les artistes cherchaient à répandre sur leurs créations,
 et dont le charme découle incontestablement de l'inter-
 prétation plus ou moins fine, plus ou moins élégante, de
 ces magnifiques exemples qui nous ont été légués par les
 anciens.
    De cette belle interprétation du style d'un autre âge,
 de ce type architectural étranger à notre contrée, ne se-
 rait-on pas autorisé à supposer que ce petit chef-d'œuvre
 nous a été laissé par quelques-uns de ces maîtres dis-
 tingués venus d'Italie ?
    On sait qu'alors des bandes d'artistes et d'ouvriers
 partant de ce pays parcouraient la France, prenant le
  nom général de Muratores et laissant partout, sur leur
  passage>rdes traces de leur génie.
    Guidées par un architecte qu'elles choisissaient pour
 leur chef, parce qu'elles reconnaissaient en lui la supré-
  matie du talent, ces familles nomades, unies par l'amour
  des arts qui polissent les mœurs et aussi par une con-