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ORIGINES DE LUGDUNUM. - 33S En ce qui concerne Chalamont, assez heureux pour avoir con- servé intact l'élément initial de son nom cal, je n'aurais plus rien à dire, si je ne faisais observer que, dans la région éduenne, son homonyme, CAau/»i(m£-les-Châtillon se trouve latinisé en mons Calanus (1) Ce cahm-us, forme adjeetive issue de cal, comme calet, se retrouve dans le Calen de Ca?enhoven, et le Caldn de CaîtMioven, ces formes contractées de la Calydona lorraine. En Caldn ou Calènhoven, l'ail, hoff, hof, plur. hofe, habitation avec cour, avec clôture, ferme (2), a succédé lors des défriche- ments (3) au dunum ou don de Calydona, de même que mons à dunum dans les Calatedunum, Catadunum, Calanodunum, etc. Je donnerai l'origine de l'élément cal et montrerai son exis- tence dans les patois lyonnais, lorsque je traiterai de Ca- Ihuire. — Charabuaz, Charabouais, Charaboys, Charaboy. Cette an- cienne localité des bords du Glarins où s'embarquaient, avant l'établissement d'une chaussée, ceux qui se rendaient au châ- teau de l'île, s'explique : 1° Chara, débarrassé de son aspiré h et de sa finale euphorie « (cf. char de carr-us, chair de car-o, etc.), est car, le même que Farm, kaër, const. ker par k barré, corn, keer, gall. caer, ers. tym. des noms de lieu de l'arr. de Thionville, que j'ai eu plusieurs fois occa- sion de citer, Caldnhovcn, par l'illustre Walckcnaër (Gêograph. anc. des Gaules, I, 516) ; Calen et Caldn, celui-ci principalement, répondent à Ca- lydona d'Ammicn Marcellin (XXVII, 1). (1) V. dans le Girart de Rossillon de M. Mignart, p. 393, une disserta- tion sur le Mons Calanus. (•2) « Gerœani hofas seu hobas solitarias colonorum œdes vocant. » (Tît. de 1241, Ducange.) (3) Hoven s'adjoignit à Caldn ou Calydona, lorsque de nombreux colons curent couvert de/wffsune partie de la forêt. L'anc. fr. Houve, même, se prend pour un bois de grande étendue, une forêt, « fo.houve de Mertcn. » (Teissier, Ouvr. cit., 431.)