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                             BIBLIOGRAPHIE.                            313

OBITHAIRE DE L'ÉGLISE DE LYON, publié pour la première fois, avec
 notes et documents inédits, par M. M.-C. GUIGUE, ancien élève de
 l'école des Chartes. — In-4°, 1867. librairies de N. Scheuring et de
 Cathabard.

    J'éprouve une véritable jouissance de dilettante à annoncer l'appa-
 rition de cet important et intéressant volume que nous devons au zèle
et au dévouement scientifique d'un érudit, qui n'en est pas à son
 coup d'essai. Déjà M. Guigue a enrichi le domaine historique de nom-
breux travaux. Je citerai particulièrement sa publication de l'Histoire
de la principauté de la Bombes par Guichenon, et celle des Mémoires
d'Aubret sur le même sujet. Aujourd'hui il entre de plein pied dans
l'histoire générale du Lyonnais et des provinces voisines par la publi-
cation de l'Obiluaire de l'église métropolitaine de Lyon.
    Disons d'abord un mot du fond du livre en lui-même.
    A proprement parler, l'obituaire d'une église est un registre dans
lequel on inscrivait jour par jour la mort des personnages qui se re-
commandaient par leur rang, ou par quelque libéralité, aux prières
de cette église. Il était divisé pour cela en autant de pages qu'il y avait
de jours clans l'année, et chaque personnage y était inscrit successive-
ment et à son ordre, le jour de son décès, pour, qu'on pût, des années
suivantes, faire son anniversaire en même temps que celui des autres
personnes inscrites le même jour, sans distinction d'années. Prenons
un exemple Amulon, archevêque de Lyon, est mort le 31 mars 852;
il est inscrit sur l'obituaire le 31 mars. Gaudemard de Jarez, simple
chamarier, meurt quatre siècles après, le même jour; il est également
inscrit le 31 mars, autrement dit le 2 des calendes d'avril, suivant
l'ancien comput romain.
   On peut de suite se faire une idée de l'importance historique d'un
pareil registre, lorsqu'il s'agit d'une église célèbre comme celle de
Lyon, aux prières de laquelle les empereurs et les rois, comme les
pins petits personnages, tenaient à avoir part. N'aurait-on que cette
simple mention, que ce serait déjà beaucoup, car on y trouverait la
date précise de la mort d'un grand nombre de personnages qui ont
joué un rôle sur la Scène du monde ; mais nous avons bien mieux en-
core , car les rédacteurs de ce registre, qui embrasse les siècles les
plus noirs de notre histoire (il va du commencement du neuvième au
milieu du quinzième), y ont joint une foule de renseignements. Il est
tel personnage, l'archevêque Renaud de Forez, par exemple, mort le
22 octobre 1226, auquel on a consacré plusieurs pages écrites pour
ainsi dire sous l'impression du moment : C'est à la fois une biogra-
phie et une oraison funèbre, qui nous fournit une foule de rensei-
gnements historiques.
   Combien de personnes ayant joué jadis un rôle, mais inconnues
aujourd'hui, sont remises en mémoire dans ce précieux registre. Nous
y trouvons la date précise de la mort de plusieurs de nos comtes et
vicomtes du dixième siècle, de plusieurs membres des familles de
Roanne, de Lavieu, de Jarez, etc. Parmi ces mentions, nous en cite-
rons une fort curieuse , car elle nous révèle l'existence de Montbrison