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310 BIBLIOGKAPHIE. voire insu, vous avez voulu faire une œuvre savamment ar- rangée comme une tragédie du XVIIe siècle, une œuvre émouvante aussi, pleine de conlrasles comme un drame de Shakspeare, Le récit élait simple, moqueur, suave, char- mant; vous jugez que logiquement il doit se terminer à i'im- proviste par un coup de foudre. C'est pourquoi vous nous décrivez d'un ton léger la façon dont vous prépariez votre malle pour le dépari : « J'étais à genoux par terre et je semblais srpplier mes « babils de vouloir bien entrer tous dans la prison ambu- « lante, à quoi ils faisaient quelque résistance, le coffre se « trouvant trop petit pour tout contenir. » Vous vous arrêtez aussitôt à cinq lignes de petits points qui coupent la page et semblent annoncer quelque (jjiangement extraordinaire; les petits points franchis nous sommes bien loin, en effet, de celle malle devant laquelle nous vous avons laissé assez gaiement agenouillé, nous venons nous heurter aux exclamations suivantes : « Pendant la nuit, — Quelle catastrophe! Quel specta- « cle! cela esl-il vrai, qu'une morte est là ? Cela est-il pos- « sible? Non, ce n'est point un cauchemar, et celle que je « veille, c'est Mlle Clara, ou plutôt son cadavre, étendu dans « ma chambre, dans ce falal n° 13, où il y a si peu de « jours elle entrait, sa petite nièce entre les bras, si fière, si « maternelle, si jolie, si heureuse ! » Rassurez-vous, lecleur, M. Georg Temple ne va point renouveler le célèbre cri final d'Anlony, il ne l'a poii,l assas- sinée ! Mlle Clara s'est empoisonnée par amour pour lui dès qu'elle a su qu'il préparait ses malles ! Le volume s'achèvu avec quelques détails sur l'agonie, avec une lettre passionnée de la mourante, diverses réflexions sur la mort et la descrip- tion de « la jolie tombe de gazon haut et vert. » Quand on