Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        BIBLIOGRAPHIE.                      307

«  tème par ses fruits, la plupart de ces jeunes Dlles si sage-
«   ment élevées abordent le mariage comme des enfants un
«  plaisir, et n'ont à offrir à leurs maris qu'une froideur in-
«   vétérée, dont elles ne peuvent plus guérir. En revanche,
«  elles exigent beaucoup du mari ; car, si le mariage n'est
«   pas une affaire de cœur, il est cependant beaucoup pour
«   elles, et Mademoiselle doit avoir là-dessus tout un petit
«  système : relations, parures, ambitions misérables et au-
«   1res détails aussi importants dont je fais grâce au lec-
«  leur. »
   Vous voilà gagné à l'institution et vous la regrettez pour
nos jeunes Françaises ; at(endez,el!e a bien ses inconvénients,
on va vous l'apprendre en vous faisant connaître un joyeux
étudiant, un véritable buveur de bière d'Outre-Rhin :
   « Mon ami Fritz est on bon garçon, chevelu, crépu et
« barbu, sanguin et bon vivant, avec des lunettes, comme
 « il convient à un Allemand et à un futur pharmacien. »
   Son père lui a choisi a l'avance sa fiancée et son fonds de
pharmacie ; selon la pittoresque expression de l'auteur, il lui
 a présenté « sa vie toute faite comme un vêlement sans re-
 « touche, qu'il ne lui reste plus qu'à endosser. »
   « Quelle différence, me disais-je, y a-t-il entre ces pré-
 « paraîifs et le manège que l'ouvrier dispose pour ses che-
 « vaux, le meunier pour son âne? Encore ce dernier a-t-il
 « la commisération de bander les yeux de sa bête, qui peut
 « rêver à son aise de l'herbe verte, pendant qu'elle tourne la
 « manivelle ; mais mon pauvre Fritz n'est pas encore aveugle
 « malgré ses lunettes, et que doit-il penser à la vue de cette
 « avenue rectiligne, qui s'allonge devant lui, uniforme et
'« droite,* sans détours ni traverses ? Elle est si bien tracée
 « qu'il me semble voir tout au bout un petit tombeau pré-
 ci paré, avec un joli cercueil en bois dur, orné de clous dorés
 « qui brillent au soleil ; avec une longue vue, je lirais sûre-