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J. TERRAS ET C. 28V) ma foi, désenchanté son rêve. Singulier travers qui faisait trembler la marquise. — Oui, Madame, lui disait-elle, je lutterais d'abord, je défendrais mon amour de toutes les forces de mon être ; et si je ne parvenais pas à vaincre les résistances de ceux qui ont autorilé sur moi et que je vénère, gardez votre or, leur dirais-je, je garde mon amour et ma'liberté! — La marquise en avait des sueurs froides... —- Je le lui garde tout entier ; et si je ne puis être à lui sur la terre, quand viendra l'heure bénie de me rejoindre à lui dans le ciel... - - O h ! mignonne... au ciel, c'est très-bien, mais sur la terre, en attendant, vous voudriez rester fille ? . . — Et que m'importe, Madame? s'il le faut, j'accepterai l'union que l'on m'offrira, quelle qu'elle puisse être, sans regarder à l'époux; mais il n'aura de moi que le sacrifice de mon corps ! — Ton corps, petite bête ! pensait la marquise, et ton argent ?... Elle est vraiment trop forte sur le sacrifice... —De mon âme il n'aura rien ; elle continuera a planer au-dessus de ces misères jusqu'à l'heure bénie où... — Vous l'avez déjà dit, mignonne, mais... — Oh! Madame, n'y a-t-il pas dans le sacrifice même une amère volupté h se repaître... etc. — Petite pécore, se disait la marquise, où a-t-elle pris ces choses-là ? Cette jeune personne était bien étonnante, je vous l'ai déjà dit. Ce Gaston ne va pas, réfléchit la marquise ; il n'est pas assez entreprenant, il faut qu'on tienne a lui plus que cela. S'immoler ! saperlotte !... Il faut que l'on redoute un peu de l'immoler du même coup. Il a besoin d'être lancé plus fort, ce nigaud-15. Je lui parlerai. Cependant les projets de la marquise allaient rencontrer 19 *