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J. TERRAS ET C c . 273 seurs, —- je parle toujours des négociants, mais pourquoi ne le seraient-ils pas ? — Mœe Terras faisait les honneurs .de chez elle comme une reine. Exagération à part, il est sûr que l'ancienne tordeuse faisait presque illusion dans ce rôle de grande ou tout au moins de riche dame. Son mari ne fai- sait pas trop mal non plus pour la pose, mais Fanny, plus fine et plus adroite, s'était plus -vite et plus complètement formée. Ses manières et sa tenue étaient plus réussies dans leur simplicité plus naturelle; et surtout elle avait appris, 'a parler comme tout le monde, ce que le pauvre Jérôme n'avait pu acquérir, en dépit des efforts de son intelligente moitié pour le mettre à l'unisson sur ce point délicat. Il est temps de vous apprendre, pour compléter l'éloge de cette femme rare, que, sans rien dérober aux soins de son commerce, elle avait trouvé le temps de mettre au monde quelques enfants, en quoi elle n'avait pas réussi aussi bien que dans ses autres opérations. Ses enfants n'avaient pas vécu, au grand désespoir de son époux, qui avait tous les instincts d'un bon père de famille et une si belle fortune à laisser après lui. Déçus dans cet espoir de postérité di- recte, les époux Terras avaient reporté leur affection sur une petite fille, propre nièce de Fanny Bouchut, enfant vouée par sa naissance à la misère, et qu'ils avaient recueillie orpheline pour en faire la plus riche héritière de Lyon. Etonnez-vous après cela qu'il vînt du monde, et du meil- leur, dans une maison où il y avait une fille a marier : une fille qui pourrait-2-avoir un jour un million dans chaque main, disait modestement le bon Jérôme. 0 puissance du velours! Que parlez-vous de qualité? Les velours de M. Ter- ras peuvent-ils être mauvais ?... Allez toujours, bon Jérôme, on vous les prend-s-au même prix !! 48