Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
174                NOTE SUR LES ANTIQUITÉS

aux mêmes temps primitifs ? La petitesse de sa poignée qui
ne mesure que 9 centimètres serait assez caractéristique.
    VI. — Nous ne voulons pas terminer sans dire quelques
mois d'un vaste ensemble de monuments semés sur tous les
rivages de la Bresse et des Bombes, que l'archéologie appelle
des tumuli ou mottes et que les paysans nomment des
poypes dans leur langage.
    Tandis que les habitants de la rive droite pouvaient établir
leurs campements sur des rocs escarpés , fortifiés par la
nature, les peuplades de la Bresse, pour qui les besoins de
défense étaientles mêmes, durent remédier aux inconvénients
de la plaine, en y élevant des monticules artificiels. En effet,
avons-nous dit , ces monticules abondent dar.s le départe-
ment de l'Ain. On a beaucoup discuté sur leur origine et sur
leur usage. Quant à nous,.nous réservons prudemment
notre jugement définitif, jusqu'au jour où ils auront été
l'objet de fouilles et d'explorations suffisamment métho-
diques et générales. A priori, nous ne doutons pas qu'un
certain nombre de ces poypes ne remontent aux temps
préhistoriques, où elles ont dû servir comme en d'autres
pays, soit de citadelles, soit de sépultures. Mais il faut ajouter
qu'en tous temps il a été d'usage d'élever des monticules
pour les approprier a différents besoins. Le moyen-âge
encore dressait parfois ses manoirs sur des mottes arti-
ficielles.
    Quoi qu'il en soit, les poypes de la Bresse constituent des
monuments tout particuliers. Comme on n'en retrouve p?s les
analogues sur la rive opposée, il faut les considérer comme
 un produit local, enfanté par les circonstances et par la
nécessité, dans un pays de plaines, privé de pierres, impra-
 ticable, à cause des boues , pendant une partie de l'année.
 Les rares tombelles que l'on rencontre sur les côtes rocheuses
qui bornent la plaine à l'est et a l'ouest, soit en Maçonnais.