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162 NOTE SD". LES ANTIQUITÉS signalaient depuis longtemps de nouveaux et vastes horizons aux explorations des archéologues. D'après eux, a des épo- ques mystérieuses, bien antérieures à toutes les traditions et a toutes les données de l'histoire, des races d'hommes venues on ne sait d'où, avaient précédé sur notre hémis- phère toutes les migrations connues. L'homme, disaient-ils, fut le contemporain des derniers grands changements zoolo- giques du globe. Il a vu s'éteindre des faunes et des flores dont il ne reste plus de traces vivantes aujourd'hui. 11 a vu les vallées actuelles se creuser; les climats se modifier; des continents disparaître sous les eaux ou d'autres sortir du sein de l'Océan. Une semblable révélation ne rencontra d'abord que des incrédules. Cuvier avait déclaré la chose impossible; et forte de cette affirmation, la science officielle, dédaignant même d'examiner les théories nouvelles, les.re- léguait avec un mépris non équivoque dans le domaine des chimères. A force de temps et de patience la lumière s'est faite. Les faits ont triomphé du parti pris, de la routine et du préjugé. Les géologues nous ont présenté des débris humains exhu- més par eux des terrains quaternaires où ils se trouvaient associés aux débris du mammouth, du rhinocéros a narine cloisonnée, du grand ours des cavernes, du tigre et de l'hyène des cavernes, qui sont des espèces éteintes avant les temps historiques. On ne pouvait plus nier et il fallut reculer les origines de l'humanité au-delà des limites géologiques que lui avait tracées le génie de Cuvier. Peut-être même les reportera-t-on d'un pas encore en arrière. Des fouilles ré- centes ont fait retrouver des silex taillés, premiers produits de l'industrie humaine, dans des terrains que l'on croit ap- partenir à l'époque tertiaire supérieure. Cette découverte, par les géologues, des premiers vestiges de l'humanité eut une heureuse influence sur la voie nou-