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UNE PROMENADE A MARLIOZ PRÈS AIX EN SAVOIE. Le concours considérable qu'attire à Paris l'exposition universelle avait inspiré de justes alarmes aux habitants des villes d'eaux. La première saison, compromise par des pluies continuelles, afait justifié ces tristes pressenti- ments. Les habitants de la Savoie voisins du lac du Bour- get, avaient partagé ces craintes. Mais voici qu'un retour considérable d'étrangers,venus de France et d'Italie, a suffi pour dissiper ces appréhensions et ramener la joie dans le pays. L'exposition n'a pas la vertu de corriger les rhuma- tismes et autres affections névralgiques ; les eaux d'Aix possèdent ce secret. On voit les malades envahir l'établis- sement et se plonger avec délices dans l'eau sulfureuse. On a pu apprécier cette recrudescence dimanche dernier. Pour la première fois, à la grande satisfaction de tous, un but commun de promenade a été proposé aux baigneurs. La société, avide de distractions, s'est rendue à cette gra- cieuse invitation. Sur le soir, on s'est porté en foule au parc de Marlioz pour assister à une fête de nuit. L'inaugu- ration d'un chalet restaurant a servi de prétexte à ce di- vertissement public. Le chalet est un genre de construction qui tend à se multiplier. En s'éloignant de son sol natal, il a perdu son cachet primitif de simplicité. Partout son style traditionnel a subi de cruelles mutilations. On a de la peine à retrouver le chalet de l'Oberland, sous ces formes multi- ples, sous ces ornements bizarres que le luxe contemporain a voulu lui infliger. Du reste, la Suisse elle-même a donné dans ce travers. Ses constructions nouvelles accusent ces