page suivante »
PEINTURES MORALES. 127 Lyonnais, tous deux élèves de l'école de Saint-Pierre : • l'un, M.Tyr,dontle nom nous rappelle, entre autres oeuvres remarquables, un tableau mystique représentant la Voie du Ciel, et que nous avons admiré dans une de nos précé- dentes expositions lyonnaises. L'autre, M. Sublet, qui, à son retour de Rome, a débuté heureusement dans la peinture murale par deux composi- tions dans la belle chapelle de l'institution des Chartreux. Il est à désirer qu'une œuvre décorative soit confiée tout entière au même artiste, ou du moins que ce soit une même pensée qui conçoive le plan, et une même manière qui dirige l'exécution. Il en est ainsi dans les grandes écoles ombrienne et romaine, et quoique la même main ne tienne pas toujours le pinceau, l'idée est une et l'exécution homo- gène. Le maître retouche le travail que l'élève exécute, et dans ce dernier on sent encore l'inspiration première. C'est ce que l'on remarque à Rome, au Vatican, dans les Stanze, les Loggie, dans l'œuvre, il est vrai, trop païenne, de la Farnésine, et jusque dans la Bataille de Constantin, dessinée par Raphaël et peinte par Jules Romain. On ne voit jamais là , comme dans nos églises de Paris, par exemple, cette anomalie qu'impose le désir, ou, si l'on veut, la nécessité de répartir les travaux entre le plus d'artistes possible. Il en résulte que les genres les plus opposés sont mis en regard : l'un procédera par la ligne, le dessin; l'autre, par la couleur ou par l'effet : on s'expose ainsi à voir les sujets les plus saints traités avec un faire tout profane. Nous ne pouvons nous empêcher, à ce propos, de penser à l'église de Saint-Vincent-de-Paul, où les peintures du chœur, de M. Picot, malgré leur mérite, ne peuvent que perdre à côté de l'œuvre inimitable de M- Hippolyte Plandrin. Cette discordance ne se rencontre pas aussi choquante à Saint-Joseph ; évidemment les deux artistes ont cherché tous les deux le caractère et le style religieux; tous deux