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124 PEINTURES MURALES. culte. Les fidèles s'extasiaient devant les symboles de leur foi, ils lisaient dans ces œuvres convaincues les sentiments et les aspirations de leurs âmes, et la sainteté glorifiée, qu'ils entrevoyaient à travers ces représentations sublimes et naïves, leur donnait comme un avant-goût des béati- tudes futures. L'essor chrétien des âges de foi étant dû, en grande partie, aux religieux, on ne saurait s'étonner aujourd'hui de l'empressement apporté par eux à décorer splendide- ment leurs sanctuaires. C'est tout leur luxe; ils se mon trent ainsi fidèles aux traditions de magnificence archéo- logique que leur ont laissées leurs illustres et pieux ancêtres. Quel pays plus que notre France est riche de majestueux restes d'antiques abbayes ? Les monastères de Cluny, de Luxeuil, de Marmoutier, et, plus près de nous, ceux de Charlieu, de la Chaise-Dieu, de la Benissons-Dieu , d'Am- bierlë, etc., ne sont-ils pas des œuvres de moines ? Et sans sortir de notre ville de Lyon, n'est-ce pas à saint Badulphe que nous devons l'abbaye d'Ainay? Ne sont-ce pas les fils de saint Bruno qui ont élevé la splendide église des Chartreux et sa coupole élégante, chef-d'œuvre de Soufflot? Mais aujourd'hui que les communautés sont dépouillées de leurs richesses, ce n'est qu'à force de privations qu'elles peuvent rendre la Maison de Dieu digne de Celui qui l'ha- bite : la pratique de la pauvreté, le travail, les rares of- frandes des âmes pieuses, voilà leurs ressources pour subvenir aux besoins et aux splendeurs du culte. A Lyon surtout, l'on doit applaudir aux sacrifices faits pour orner nos temples de décorations murales. C'est en revêtant nos édifices chrétiens de ce genre d'ornement dont ils sont encore bien dépourvus, que l'on encouragera les artistes à entrer dans une carrière où ils peuvent trou- ver sans doute la gloire, niais qui, en retour, exige d'eux tant d'études et de labeurs... Pour la parcourir avec hon-