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1 i fi RECHERCHES SUR JEAN GROLIER. prix de 2,850 fr. a la vente Double, D'autres, au contraire, ont subi une dépréciation considérable, due à leur imparfaite conservation. Nous nous contenterons de citer le Carior Kxi° 55), payé par le libraire Techener 655 fr. en 1853, qu'un autre libraire eut pour 150 fr. en 1865, et le_Zigabeni, payé 1,509 fr. par M. Solar en 1860, et descendu, cinq ans après, à 900 fr. Ces prix extraordinaires sont-ils justifiés? Oui, sans doute, s'il se trouve des amateurs assez épris des beaux livres pour les apprécier, et assez riches pour les disputer à leurs concurrents : il ne faut pas oublier qu'il n'y a que 350 volumes de Grolier qui aient échappé a la destruction ; que sur ce nombre restreint, le tiers est immobilisé dans des dépôts publics, qu'un autre tiers ne sortira probablement pas des mains connues ou inconnues qui le retiennent, et que la spéculation ne porte que sur cent cinquante volumes envi- ron, qui peuvent, a la rigueur, être considérés comme mar- chandise éventuelle. 11 est donc fort rare de trouver des Grolier, et il se forme tous les jours des cabinets, des biblio- thèques, qui tiendraient a honneur d'en montrer au moins un (1). Faut-il s'étonner des prix énormes que nous avons rappelés? Ils n'approchent pas encore, heureusement, de l'évaluation fantaisiste relevée sur un des journaux de notre ville, Parlant de la vente de la bibliothèque de M. Yemeniz, et des richesses qui allaient être dispersées, l'auteur de l'article mettait au premier rang « des Groslier valant cou- ramment trente ou quarante mille francs ! » Nous avons terminé, bien incomplètement sans doute, la tâche que nous nous étions imposée vis-à -vis du beau et bon livre de M. Le Roux de Lincy. Il en est, en effet, des parties tout entières que nous avons négligées a regret, (I) M. J.-Ch. Brunet est le seul bibliophile en France qui possède à la fois cinq Grolier. Ils sont beaucoup plus nombreux en Angleterre, dans .es bibliothèques particulières, pour les causes que chacun sait.