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                RECHERCHES SUR JEAN GROtlER.                   34

  Nous reviendrons sur ce sujet. Mais avant de signaler les
parties les plus remarquables de cet ouvrage, il convient de
suivre rapidement l'auteur dans le développement de ses
idées et du plan qu'il a cru devoir adopter.
   Issu d'une famille de Vérone, comme tant d'autres venue
d'Italie et attirée à Lyon par les importants privilèges que cette
ville accordait aux étrangers, né dans ses murs en 1479
d'un gentilhomme du duc d'Orléans, plus tard roi de France
sous le nom de Louis XII, Jean Grolier appartenait par sa
naissance à l'aristocratie lyonnaise du seizième siècle. Sem-
blable à celles de Venise, de Gênes et de Florence, cette
classe privilégiée ne croyait pas déroger en se livrant au
négoce, dans les conditions grandioses où l'exerçaient les
Pons de Lyon et les Jacques Coeur, les Gadagne et les Cauvet.
Recrutée plus tard au sein de l'échevinage, à part quelques
familles d'épée, en fort petit nombre, elle a continué, malgré
les édits de réformation et jusqu'à son extinction légale, les
traditions que lui avait apportées le flot toujours croissant
 de l'immigration italienne.
   C'était une famille de finance que celle des Grolier,
et si leurs premiers ancêtres guerroyaient, dit-on, contre
les Albigeois sous la bannière de Simon de Montfort, ceux
d'entre ses membres qui ont laissé le nom le plus illustre
dans nos fastes consulaires, ont laissé aussi le souvenir
de l'intègre maniement des deniers de l'Etat.
   A trente et un ans, Jean Grolier remplaça son père dans
les fonctions de trésorier général du duché de Milan et dans
celles à'élu de la ville de Lyon, e'est-a-dire répartiteur des
impôts, fonctions de haute confiance, de tous temps réser-
vées par les municipalités des bonnes villes a leurs plus
notables citoyens. Toutefois, il remit bientôt cette dernière
charge a son oncle Antoine Grolier, et vers 1529, il fut en-