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                             ALLOBROGES.                             28

 depuis Groslée jusqu'à Miribel. Donc les Allobroges d'outre-
Rhône ne peuvent être placés dans cette partie du cours du
 fleuve. Si Strabon ne parle pas des Ambarres, c'est que déjà
ils sont absorbés dans la provincia Lugdunensis, et les Ségu-
siaves ont encore un nom à cause de Lugdunum qui est sur
leur territoire, comme l'indique le géographe grec.
    Ammien Marcellin dit, trois siècles après Strabon : « (Le
 « Rhône) poursuit son cours laissant a sa gauche la Vien-
 « noise, a sa droite la Lyonnaise, et forme brusquement le
« coude après s'être associé l'Arar (1). » Là encore il s'a-
git du cours du Rhône depuis Cordon jusqu'à Lyon, et nous
voyons qu'Ammien Marcellin le fait séparer la Viennoise de
la Lyonnaise, c'est-h-dire les Allobroges des Ségusiaves.
    Donc, nous persistons à exclure les Allobroges trans Rho-
danum des cantons de Lhuis, de Lagnieu et surtout de la
Valbonne pour les placer dans le bassin duFuran, au nord de
Cordon, entre les chaînons de Parves et d'Inimont et le mont
Saint-Sulpice.
    De tout ceci il résulte, une fois de plus pour nous, que les
anciennes divisions ecclésiastiques, même dans ce qu'elles
semblent avoir d'anormal, doivent être sérieusement étudiées
et prises en sérieuse considération dans la géographie an-
cienne de la Gaule. Cette étude sera toujours d'un grand
secours, et avec elle on éclaircira ce qui paraissait obscur,
on démêlera ce qui semblait embrouillé, et l'on résoudra ce
qu'on avait d'abord jugé insoluble, comme on le voit par la
question des Allobroges trans Rbodanum et la création si
obscure de l'évêché de Relley, que nous croyons avoir élu-
cidée par le raisonnement a défaut de preuves écrites.

   (1) Longèque progressus (Rhodanus), Vieimensem latere sinistro pers-
tringit. Dextro Lugdunensem, et eraensus spatia flexuosa Ararim. (Amni.
Marcell.,lib. XV, § 2 . )