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ALLOBROGIÎS. 19 « la une grande preuve (1). » Nous sommes complètement de l'avis de Tillemont et voici pourquoi : Sidoine Apollinaire envoya à Megethius les préfaces de messes qu'il avait composées, ce qui prouve que Sidoine était alors dans l'épiscopat. Or ce grand personnage gallo- romain quitta ses charges et passa de la Cour à l'Eglise vers la fin de 471. Il mourut en 488. Donc, en donnant "a sa let- tre à Megethius la date moyenne de 480 nous n'errerions pas trop. Megethius assistait au concile d'Arles en 475 (2) et en était le onzième signataire sur trente évoques; c'est dire qu'il était déjà ancien dans l'épiscopat et que Sidoine pouvait bien lui donner le titre de vénérable dans sa lettre (3). Il n'y a rien de trop hasardé a donner à Megethius au moins dix ans de plus qu'à Sidoine comme homme et comme évêque, ce qui le ferait naître en 420, c'est-à -dire un siècle avant la création de l'évèché de Belley. En outre, nous voyons que Vincentius, successeur de Migetius, signe le (1) Mém. pour servir à l'hist. ecclès., t. XVI, p lit, (2) 1» Leontio, — 2° Eufranio, — 3° Fonteio, — 4° Viventio, — 5° Ma- merto, — 6° Patienti, — 7° Veianio, — 8° Auxanio, — 9° Fausto, — 10° Paulo, — 11° Megetà io, — 12" Grseco, etc. (Sirmond, Coneil. gai., t. I, p. 150.) (3) Megethio episcopo Bellicensi numeratur inter episcopos qui synodo Arelatensiinterfuerunt. (Sirmond. Opéra, t . I , p. 109.) Sidonius au seigneur pape Megethius, salut. J'ai longtemps balancé, malgré mon envie extrême de t'ohéir, si je de- vais t'envoyer, comme tu me le demandes, les Préfaces que j'ai composées moi-même. A la fin, le sentiment de la condescendance a triomphé dans mon esprit et je te fais passer ce que lu désires. Et que dirons-nous main- tenant? Est-ee là une grande obéissance? Elle est grande, ce me semble; mon impudence toutefois est plus grande encore. Nous pourrions avec cette effronterie porter de l'eau dans les fleuves, du bois dans les forêts ; avec cette témérité, nous gratifierions Apelles d'un pinceau, Phidias d'un ci- seau, Polyclète d'un marteau. Tu me pardonneras donc, pape saint, éloquent vénérable, une présomption qui ose s'abandonner à son babil na-