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                    LE MARQUIS DE COULANGES.                  447
   En passant à Chalon-sur-Saône, M. de Coulanges, peu satis-
fait de l'accueil qu'il y avait reçu, improvisa ces vers, adressés
à la marquise d'Uxelles :
     Qu'il est honteux pour vous que Ghalon me méprise !
     Moi, votre serviteur, Madame la Marquise ;
     Moi que par tout pays l'on estime et l'on prise.

     Qu'il est honteux pour vous que Chalon me méprise !
     J'ai beau dire mon nom, rien ne me favorise ;
     Point de coup de canon, point de cloche à l'église.

     Qu'il est honteux pour vous que Chalon me méprise !
     Quoi ! point d'arc élevé qui le public instruise
     Que de Louis-le-Gros je descends, quoiqu'on dise.

     Qu'il est honteux pour vous que Chalon me méprise !
     Quoi ! point de magistrat à barbe noire ou grise
     Qui me vienne aborder par sa harangue exquise.

     Qu'il est honteux pour vous que Chalon me méprise !
     Qu'il est honteux pour moi d'emporter ma valise.
     Mon écuyer Chariot, marchons vers Pierre-Encise.

     Qu'il est honteux pour vous que Chalon me méprise !
     Mais je quitte le port, le bon Dieu me conduise!
     J'espère être à Lyon mieux reçu que Moyse.

   C'est probablement vers ce même temps que M. de Coulanges
fit une excursion dans le Forez, d'où il envoya à Madame de
Sévigné quelques couplets qui témoignent qu'il n'en rapporta pas
des impressions fort agréables. Dans le premier de ces couplets,
il dit à sa cousine :
       Hélas ! je n'ai point vu dans cette contrée
             L'incomparable Astrée,
           Ni l'amoureux Céladon ;
            Sur les bords du Lignon
       Je n'ai point vu Phillis et Licidas,
            Ni le druide Adamas ,
            Ni la belle Florice ,
           Ni Circène et Palinisse ,