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COLONNE DE CUSSY. 65
creusant la fondation du mur d'enceinte, M. le docteur Morellot
donne des détails intéressants.
Le sieur Eloi, entrepreneur des travaux de restauration, lui
remit plusieurs objets d'antiquité, entr'autres ; la tête d'une
statue, présumée celle de Junon, ceinte d'un diadème, de gran-
deur naturelle et d'un assez bon style, mais fort mutilée, soit
anciennement, soit lors de sa découverte récente.
Immédiatement sous cette antiquité, fut trouvée une médaille
(petit bronze) de Constantin. Cette singulière coïncidence peut
faire présumer que cette statue de Junon, placée près de la co-
lonne et faisant partie de sa décoration, fut renversée et brisée
par les ordres de cet empereur converti au Christianisme, lorsque,
vers l'an 319, il rendit un édit ordonnant la destruction des ido-
les. Les ouvriers, dans l'espoir de trouver le reste de la statue,
poussèrent les fouilles hors des limites du terrain cédé par les
propriétaires, lesquels s'opposèrent à de plus amples recherches.
« Je regrette, ajoute M. Morellot, que nous n'ayons pu conti-
nuer ces fouilles, car je suis porté à croire que la colonne devait
être entourée, à une petite dislance, de piédestaux qui suppor-
taient des statues analogues à chacune de celles qui sont dans
les niches du piédestal. »
Cette supposition est fondée sur des analogies et conforme au
goût des anciens, mais elle n'est pas présumable, en ce qu'au-
cun vestige de cette décoration séparée n'a été constaté dans les
fouilles.
Cinq médailles furent encore trouvées, ou pour parler plus
exactement, cinq seulement furent encore remises au docteur
Morellot, à savoir : un Marc-Àurèle, moyen bronze ; une Faus-
tine, moyen bronze, fruste ; une Crispine, épouse de Commode,
moyen bronze bien conservé ; un Trajan, grand bronze, et celle
de Constantin dont j'ai fait mention.
Ces médailles et toutes celles, d'ailleurs, découvertes dans cette
localité, indiquent, comme les débris de tuiles romaines et de
pierres mureuses, des habitations à proximité de la colonne. Ce
n'était ni une ville, ni même un viens, mais un village com-
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