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346 HISTOIRE DE LA VILLE construits en briques et plusieurs fois réparés, subsistent pres- que dans leur entier. Autrefois, Trévoux avait deux faubourgs -. le faubourg supé- rieur et le faubourg inférieur. Le premier faft maintenant partie de la ville et en forme le plus beau quartier. Le second est appelé, faubourg Saint-Bernard, parce qu'il est sur le chemin qui con- duit au village de ce nom. Un autre faubourg s'est formé au bout du faubourg supérieur: il est appelé faubourg des Granges. Le nom en montre l'origine. Près de là , à mi-coteau, au lieu dit Chante-Grillet, se trouve le cimetière de la ville. Trévoux a peu de monuments remarquables. Le premier est le château dont les ruines se voient au haut du coteau qui domine la Saône. La forme en était triangulaire : chaque angle était garni d'une tour. L'une, plus élevée que les autres, avait près de 40 mètres de hauteur; elle était octogone et construite en pierres rougeà tres, coupées symétriquement par des cordons ou rangs de pierres blanchâtres ; elle était surmontée d'un donjon; la seconde tour était ronde; la troisième, où se trouvait la chapelle, avait une forme singulière.- elle était carrée vers le dedans du château et ronde à l'extérieur. Une aile avait été ajoutée, on ne sait à quelle époque, au bâtiment principal. Cette aile était terminée par une tour carrée, qu'on appelait Tour de la Reine. Ce château avec sa grande tour fut réparé à différentes reprises, particulièrement en 1441 par Isabelle d'Harcourt, veuve de Hum- bert VII de Villars, à qui ce château avait été accordé pour demeure après la mort de son mari ; ensuite, en 1476. La tour particulièrement fut réparée en 1483. On y avait établi, en 1493, les prisons de la ville et de la Châtellenie. En 1497, la foudre tomba sur cette tour et y fit beaucoup de dégâts. Nous avons vu combien, en 1563, elle eut à souffrir du siège que le château soutint contre les Huguenots. Le château était dans le temps le plus beau château des environs : il était digne des grands seigneurs qui l'avaient fait bâtir et de ceux à qui il appartenait. Mais les ducs de Montpensier ayant d'autres terres, étant absorbés par leurs occupations politiques, firent peu d'at- tention à Trévoux, qui était loin du lieu de leur résidence, et