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                     H. VV. LONGFELLOW.                      169
pendant l'été de 1829. 11 fut, bientôt après, nommé professeur
de langues modernes au collège de Bowdoin.
   En 1835, il se démit de ses fonctions et fit un second voyage
en Europe pour étudier les langues et les littératures du nord.
Il passa près de deux ans soit en Suède, soit en Allemagne,
soit dans le Tyrol et la Suisse. Il eut le malheur de perdre sa
femme durant ce voyage. De retour aux États-Unis, à la fin de
1836, il reçut immédiatement sa nomination de professeur de
langues française et espagnole au collège de Harvard à Cam-
bridge.
   On verra, par les quelques fragments que nous offrons à nos
lecteurs, que ces études sur les littératures du nord n'ont pas
été sans influence sur la vocation de notre poète, et que, par le
sentiment de la nature et de la rêverie, par une certaine tournure
d'imagination légendaire et fantastique, il procède directement
du génie allemand. Les nuits orageuses du nord, les brumes
qui flottent au matin sur les vallées, les gémissements des vents
et des vagues, les pâles éclaircies de l'automne ont déposé quel-
ques reflets en sa poésie ; et, sur cette fraîche et jeune nature,
plane un sentiment tendre et profond de l'idéal, une pensée
chaste et toute pleine de foi, presque féminine, bonne à l'âme et
qui repose doucement de cette irritation et de cette amertume
que d'autres poètes ont seules puisées dans la contemplation des
mêmes tableaux.
   Nous n'irons pas jusqu'à prétendre que Longfellow ait ouvert,
dans l'analyse des sentiments humains, des routes encore inex-
plorées. Le choix de ses sujets est en général peu varié, et l'or-
dre d'émotions auxquels ils correspondent a déjà fourni le thème
de bien des poésies, mais l'étude consciencieuse de la forme
protège le poète américain contre le défaut redoutable de la vul-
garité, et si les impressions qu'il réveille en nous, ne sont pas
toujours pour notre âme des révélations nouvelles, ce sont du
moins des pensées avec lesquelles il fait bon revivre, et qu'on
accueille constamment avec joie, lorsqu'elles sont l'écho d'un
sentiment vrai, exprimé avec délicatesse.
  Longfellow a publié plusieurs recueils de poésie, et deux