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                  ET DU CANTON DE TRÉVOUX.                      279
Monnaies de Lyon, chargé de poursuivre ceux qui fabriquaient
la fausse monnaie dont on inondait le royaume, vint à Trévoux,
et sans l'autorisation du duc de Maine , prisonnier alors à Dou-
lens, fit saisir les faux monnayeurs et les fit juger à Valence. Le
châtelain, chez qui on avait trouvé un balancier, fut condamné
à mort par contumace. Le Conseil d'Etat fit, dans la suite , une
espèce d'amende honorable de cet abus de pouvoir.
    En 1739, les assemblées de châtelains et députés de Bombes
furent supprimées, et le don gratuit changé en une imposition
régulière de 50,000 livres, qui fut augmentée lorsque Trévoux et
la Dombes vinrent à être réunis à la France. Cette réunion eut
 ieu le 30 août 1762, par la cession qu'en fit au roi le comte d'Eu,
fils du duc de Maine. Le peuple , disent les Mémoires du temps ,
fit de grandes réjouissances, qui se terminèrent par un feu d'ar-
tifice sur la Saône. Mais Trévoux et le pays dont cette ville était
la capitale ne tardèrent pas à se repentir de la perte de leurs
princes souverains. Ils perdirent leurs franchises et furent com-
pris dans l'étendue des cinq grosses fermes du royaume et dans
la généralité de Dijon.
    En 1771, le 31 octobre arriva la suppression du Parlement de
Dombes ; Trévoux se vit dépouillé du titre d'honneur qui l'égalait
aux villes les plus importantes de France; il s'en éloigna un grand
nombre de familles nobles et riches qui y répandaient l'aisance.
Cette mesure, si fâcheuse au pays', fut, dit-on, l'effet d'une
vengeance du chancelier Maupeou, qui voulait punir le Parle-
ment d'une lettre de condoléance adressée par plusieurs de ses
membres au Parlement de Paris exilé à Troyes. M. de Flesselles,
intendant de Lyon , est délégué par la Cour de Versailles, pour
procéder à cette suppression. Il se rend à Trévoux , assemble
les magistrats, puis, après un discours analogue à la circonstance
et où les formes polies n'étaient pas épargnées , il annonce les
 ordres qu'il est chargé de transmettre. M. de Gamerans, pre-
mier président qui assistait en robe rouge , avec sa simarre et
son mortier, répondit en peu de mots que son premier devoir
 était d'obéir aux ordres de son souverain, quel que fût l'organe
par lequel il lui plûl de les lui faire signifier, et quittant son