page suivante »
24 PETITE CHRONIQUE LYONNAISE, CHANSON SUR LES BALLONS, L'aulre jour, quittant mou manoir, Je fis rencontre, sur le soir, D'un Globiste de haut parage; 11 s'en allait tout bonnement Chercher un lit au firmament; Et moi, je lui dis : bon voyage ! Dans sa poche un bonnet de nuit, Pour la lune, un mot de crédit, C'était, hélas ! tout son bagage , Mais, avec l'électricité Dont on l'avait très-bien lesté, Il pouvait dissoudre un nuage. Le vent devint son postillon, Un nuage son pavillon, Chacun le comblait de louanges ; Avec ce secret merveilleux , On s'en va souper chez les dieux, Prendre son café chez les anges. Sœur modeste, dans son couvent, A l'aspect d'un globe mouvant, S'écriait : Ah ! chose effroyable ! Il va pleuvoir dans nos jardins Des étourdis qui, par essaims, Nous rempliront d'air inflammable. Lise disait à son époux Qui se plaignait d'un rendez-vous Donné par des barques volantes; Ah ! monsieur, pourquoi tant crier ? Je vais au signe du bélier Vous chercher des armes parlantes. De tous les voyages divers, Celui qui se fait dans les airs Est la plus plaisante aventure, Conduit? par de simples hazards,