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               NIAISERIES SUR LA VILLE DE LYON.                    247
 Nous étions loin de nous attendre qu'on nous servirait si tôt
 ces vieux rogatons de la presse parisienne, avec les mêmes
 assaisonnements et la mêmegrâce périgourdine. EncoreM. Texiev
 a—t—il tout l'air d'un plagiaire, car l'article de l'Illustration porte
les initiales F. M. (Félix Mornand). Qu'en pensent M. Texier et le
Siècle !
   En bonne vérité, quand on regarde ces lourdes facéties
d'un bel esprit manqué ; lorsqu'on entend ces paroles superbes
et méprisantes d'un homme qui n'est content de rien, à Lyon ;
qui n'y voit que des allées bâtardes, des boutiques obscures,
 une population peu curieuse de la forme (nous ne savons quelle
formé), des cafés mornes et enfumés, des restaurants, enfin,
 qui seraient incapables de soutenir la comparaison avec les der-
 nières gargotes de la capitale, on se demande quel est donc ce
 haut et puissant seigneur député chez nous par le journal le
 Siècle, et à quel hôtel le galant faisait chère lie pendant les
 deux jours qu'il a épié de l'œil les faits et gestes de Louis Na-
 poléon. Nous avons vu des princes dans nos murs : ils trou-
 vaient où mettre pied à terre ; nous connaissons de nombreux
 cafés qui ne sont enfumés et mornes que dans les colonnes du
 Siècle; et, quoiqu'il y ait des gens qui, pour leurs affaires, dî-
 nent à deux heures, comme le dit gravement M. Texier, ils
 sont pourtant compatriotes d'Ampère et de Ballanche. Supposé
 qu'il fût vrai qu'on dîne ici à deux heures, nous ne voyons pas
 où est l'inconvénient, où est le signe de pauvreté d'esprit ! quel
 rapport y a-t-il entre l'heure du manger et la plus ou moins
 grande civilisation?
   Au reste, les voyageurs qui s'arrêtent à Lyon, pour y dîner à
la hâte et y dormir une nuit, sont fort incompétents lorsqu'il
s'agit de juger les habitudes d'un certain monde, où l'on se
permet de dîner à cinq ou à six heures. Il serait donc de la plus
simple convenance de se taire sur ce que l'on ne connaît pas.
   M. Texier, qui vient parler avec tant de hauteur et de Lyon
et des Lyonnais, devrait au moins le faire dans un style qui se
ressentît des grâces parisiennes, si Parisien il y a ; on devrait
au moins apporter à la Béotie le beau langage d'Athènes. C'est