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soit considéré comme affranchi ; mais qu'il sache bien qu'il ne
doit reconnaître d'autre patronage que celui du maître qui l'a-
vait vendu (1).

                                  ART.   4.
  Si un ingénu, fait prisonnier par les Francs dans le pays des
Wisigoths (2), s'est réfugié dans nos Etats, et a voulu y fixer
son domicile, la faculté ne pourra lui en être refusée.

                                  ART.    5.
   Lorsqu'un homme, dans un jour de désastre, est tombé au
pouvoir des ennemis , et que ses esclaves ont été dispersés ; s'il
arrive que sa femme se (3) soit affranchie des liens du mariage ,
pour épouser un autre homme , pourvu que ce soit un ingénu,
nous ordonnons que cette femme , dans ce cas spécial, puisse
demander grâce, afin qu'aucune recherche ne soit intentée contre
elle à raison de ce fait.
                            ART. 6.
   Toute personne aura la faculté de venir d'un pays étranger,
dans le nôtre , et d'habiter en tel lieu et avec telle personne qu'il
jugera convenable. Et que nul n'entreprenne de lui ravir sa li-
berté , soit de son autorité privée, soit en s'adressant à nous.

    (1) C'était là une loi toute politique. On ne voulait pas que des étrangers
pussent acquérir, sur des sujets bourguignons, des droits pareils à ceux que
l'affranchissement conférait au patron sur l'esclave qu'il avait affranchi.
    (2) Les Goths, peuples originaires des contrées orientales et septentrio-
nales de l'Europe, avaienl pris, vers l'an 4 12, un établissement dans les Gau-
les, où, sous le nom de Wisigoths, ils occupaient l'Aquitaine, entre fa Loire,
le Rhône et les Pyrénées. Ils passèrent en Espagne vers l'an 417, et conqui-
rent peu à peu toute celte vaste contrée. On sait que Clovis arrêta le progrès
des Wisigollis par la victoire qu'il remporta sur Alaric II, leur roi, dans les
champs de Veuille, près de Poitiers, en l'année 507, et qu'à la suite de celte
victoire il porta ses armes depuis la Loire jusqu'au pied des Pyrénées.
    (3) Sibi est ici employé pour sese, comme il arrive souvent dans le langage
de nos anciennes lois.