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ET DOCUMENTS LITTÉRAIRES. 323 sur lequel je compte , et d'agréer l'hommage du respect de votre bien humble et bien obéissant serviteur, MOUTON DUVERNET. De la prison de Roanne à Lyon, le 25 mars 1816. LETTRE DU CARDINAL FESCH A MADAME DE FONTANGES, DAME D'HONNEUR DE MADAME. MADAME, Vous avez eu la bonté de nous donner deux fois des nouvelles de ma sœur, et de me confondre par tout ce que vous avez voulu me dire d'obligeant. Je suis bien éloigné de tant présumer de moi-même, et je vous avoue qu'il faut même de la patience pour soutenir de semblables compliments. J'ai tardé à vous écrire , vous croyant déjà en route pour vous rendre dans votre famille, où je vous aurais adressé ma lettre, si vous aviez bien voulu me désigner le pays et le département ; cependant, ne voulant pas trop tarder à vous répondre, je vais envoyer ma lettre à M. Rossi, afin qu'il y mette l'adresse. Rien de nouveau ici. Je m'occupe des réparations et de l'ameublement de ma maison de campagne aux Chartreux pour m'y établir au printemps prochain. C'est une terre des saints , et j'espère , à leur exemple, d'y trouver la paix et le bonheur de la solitude. 11 est temps de m'y renfermer et de n'en sortir que pour les affaires de mon diocèse. J'ai renoncé plus que jamais à Paris, et je suis décidé à tenir cette résolution au prix de toute perte temporelle. Le 3 janvier, cinquante ans auront son- né, il est temps de penser solidement au jour dernier. La princesse Pauline est encore souffrante. Elle va revenir dans quelques jours pour se rendre à Hyères, en Provence. La reine d'Espagne n'est guère contente de sa convalescence. Tâchez, Madame, de bien profiter de la bonne saison pour conserver votre santé et retournez à Paris pleine de satisfaction et de bonheur. Agréez , en attendant l'assurance de mon respec- tueux attachement, avec lequel je suis, Votre très-dévoué serviteur, Lyon (sans date). J. card. FESCH.