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166 BOURG-EN-BRESSE. des plus vénérables doyens de l'épiscopat français. Il affectionnait particulièrement le séjour de Bourg, et en faisait presque sa résidence habituelle au grand séminaire de Brou. Sous les yeux de ce prélat, fleurissait un clergé instruit, vertueux , plein d'onction et de piété. Bourg était naguère encore la ville la moins militaire de la contrée Lugduno-Burgunde. Le bruit des armes et des soldats ne va ni à sa physionnomie, ni à ses mœurs. Mais , depuis la révolution de 1848 , elle est devenue le siège d'une garnison assez importante. Il y a, dans la capitale de la Bresse , le mercredi de chaque semaine , un marché très-couru et deux foires auxquelles se donnent rendez-vous tous les enfants de la province. C'est dans ces jours surtout que l'on étudiera à l'aise le naturel bressan des campagnes. Là paraissent les Dombistes , au teint pâle, à l'œil éteint , aux grands cheveux blonds , aux gros sabots de bouleau , dont la vue seule provoque le sommeil, et le Bressan du pays des volailles et des pâturages, plus recherché dans sa mise, plus leste dans sa démarche. Mais la Dombes disparaît, et bientôt on ne la retrouvera plus, avec ses physio- nomies curieuses d'hommes et de choses , que dans de vagues souvenirs. JOSEPH BARD.*