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48                      TAISLK )>K CLAUDE.

tez-moi de commencer par ces dernières et de déblayer le ter-
rain avant d'arriver à l'objet capital de cette discussion.
   Une première inexactitude que vous relevez dans mon Essai
est cette opinion que les habitants de la Gaule Narbonnaise possé-
daient depuis longtemps la plénitude des droits civils et politiques.
Vous ne le voulez pas ; selon vous, la Gaule Narbonnaise était
dans la situation de toute province romaine qui contenait dans
son sein des colonies, des peuples, des cités et des individus de
conditions différentes, mais dont le droit commun était la/orma
provinciae. Pline l'ancien cite, dans la Gaule Narbonnaise, vingt-
huit peuples ou cités qui étaient en possession du Jus Latii seu-
lement ; soit. Mais mon opinion n'en a pas moins l'appui de
fortes autorités ; M. Zell dit en termes exprès : Petierunt igitur
idem jus (le droit aux honneurs), quod Galli Provinciae Narbo-
nensisjampridem obtinuerant ut taceam de Gallis Cisalpines, qui
iamdudum et Cispadani quidem post bellum Marsicum Trans-
padani Julio Cœsare Dictaioreplénum civitatem adepli erant...
In Gallia autem Narbonensi qui civitatem romanam haberent
iisdem et jus honorum fuisse, demonstrat. Tacitus, Annal. XII,
23. J'abrège les développements ; est-il donc démontré que je
 n'aie pas été exact?
   J'admets très-volontiers les nuances que vous établissez entre
ces expressions : primi, principales et primores. Elles ne sont
pas synonimes, d'accord ; mais où croyez-vous que je les ai
confondues? en quel lieu ai-je dit que le mot primi, dans Tacite,
parlant des Eduens, désignait un numéro d'ordre ou une prio-
rité de rang? Pourquoi ne pas prendre mes paroles en ce sens
que les Eduens furent les premiers élus ou inscrits sur l'album
sénatorial? J'aurai soin, au reste, en revoyant mon texte, de
donner plus de précision à l'expression de ma pensée.
  Un mot sur Claude, avant d'aborder la condition politique
de Lugdunum. Vous voudriez que j'eusse examiné ce qu'il y
avait de vrai dans le reproche d'imbécillité que l'histoire adresse
à cet empereur ; mais il me semble que je n'y ai pas manqué.
Je ne me suis pas cru tenu à une biographie complète de cet
empereur: en le justifiant sur quelques points, j'ai fait cette ob-