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                    MON VOYAGE A PARIS.                     501

 renouvellée, couvre la vieille Tamise d'une forêt de mais.
 Celte vue admirable que je n'avais jamais aussi bien pu ap-
 précier , car jamais je ne m'étais embarqué sur le fleuve,
 m'arracha un cri d'admiration.
   — Eh '• bien, que diles-vous de ceci, me demanda Taylor ?
   — En vérité, répondis-je, il me paraît difficile que la Seine
 puisse offrir un plus ravissant coup d'Å“il !
   Mes paroles firent sourire Taylor et il s'écria :
   On voit bien, mon cher Timolheé que vous n'êtes jamais
allé à Paris. Si vous aviez vu la Seine, vous ne penseriez pas
à la comparer à la Tamise, à cette grande artère commer-
ciale de l'Angleterre, à ce rendez-vous général des vais-
seaux de tous les peuples du monde.
   — Grand Dieu! m'écriai-je, il faut donc que les Muggins
aient l'esprit singulièrement dérangé, pour qu'ils puissent
faire un éloge aussi emphatique de Paris et du fleuve qui
traverse cette cité!
   Nous arrivâmes à Greenwich. Nous visitâmes, dans tous ses
détails, l'intérieur de l'hôtel des Invalides, ce noble palais
élevé pour servir d'asile aux marins blessés en servant leur
pays. Nous vîmes la chapelle à la fois si belle et si simple, la
grande salle illustrée par les nombreuses peintures représen-
tant les hauts faits de la valeur britannique. Nous visitâmes
enfin toutes les curiosités que renferme ce magnifique hôtel.
   En voyant si calmes ces hommes qui tous avaient bravé la
mitraille et la tempête , en les voyant recueillis par la recon-
naissance du pays et abrités contre les orages de la vie
comme de nobles vaisseaux paisiblement ancrés dans le port
après de longs et périlleux voyages, nous fûmes pénétrés de
respect et d'admiration.
   Après une courte promenade dans le parc et une intéres-
sante visite au naval azylum , cet autre palais élevé pour
recevoir et instruire les enfants des marins anglais, le
révérend Tom Taylor nous demanda par quelle voie nous
voulions revenir à Londres.