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470 lil! CARACTÈRE niiLlGlEUX dicule, si chacun la prend au sérieux, à qui principalement at- tribuer ce changement fécond et salutaire, sinon à celle phi- losophie nouvelle, qui a si vivement et si puissamment remis en lumière ce qu'il y a d'infini et de divin dans la conscience de l'homme, sinon à celte philosophie qui a enseigné de nou- veau l'union intime et permanente du créateur avec la créa- ture? Peut-être serait-il plus avantageux, à la cause des irrécon- ciliables ennemis de la philosophie, d'avoir à faire à une phi- losophie qui niât Dieu, ou les rapports de Dieu avec le monde, ou du moins qui ne sût que dire de la nature de Dieu et de ses attributs. Dans des querelles récentes, ne leur est-il pas plus d'une fois arrivé d'avouer naïvement qu'à tout prendre, ils aimeraient encore mieux la philosophie de Condillac que la nô- tre. Nous concevons celle préférence, il leur serait en effet plus facile de traduire une pareille philosophie à la barre du sens commun et des croyances éternelles du genre humain, il leur sérail plus facile de soulever contre elle tous ceux qui tiennent aux principes sans lesquels il ne peut avoir ni religion, ni mo- rale. Mais, nous n'avons pas donné encore, nous ne donne- rons jamais un tel sujet de triomphe aux ennemis de la philo- sophie, et quelque pénible que cela leur puisse être, quelque fâcheux pour leur système d'atlaque, il faul qu'ils se résignent à nous entendre solidement établir toutes ces grandes vérités au nom desquelles ils nous déclarent la guerre. Profondément persuadés que nous pouvons atteindre Dieu par un procédé légitime de la raison, Dieu avec sa nature essentielle el les attributs par lesquels il entre en relation avec l'humanité, nous enseignons ce Dieu, tel que la raison nous le révèle, nous ne l'identifions point avec le monde, comme on se plaît à le ré- péter, mais nous ne le séparons pas du monde, nous le décou- vrons dans l'homme et dans la nalure, nous l'apercevons comme le principe suprême de toule subslanlialilé, de toute