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DE LA PHILOSOPHIE, ETC. 471
causalité, de la vérité absolue du bien et du beau. Voilà ce
que déjà j'ai longuement enseigné l'année dernière. Voilà ce
que je me propose encore d'enseigner cette année, sous un
autre point de vue et avec d'antres développements. De plus
en plus, je l'espère, vous serez frappés du caractère moral et
religieux de notre philosophie et de son respect profond pour
toutes les croyances du sens commun, et de plus en plus vous
admirerez la violence et la fausseté des accusations dont elle
est l'objet.
J'imagine qu'au lieu de celle philosophie qui établit l'exis-
tence de Dieu et ses al tributs, la participation de l'homme
avec Dieu, la liberté, le devoir, la simplicité et l'immortalité
de l'ame humaine, nous enseignions une autre philosophie
qui niât l'exislence d'un Dieu providentiel, de l'ame simple
et immortelle, de la liberté, du devoir, de la fraternité entre
les hommes, une philosophie qui proclamât l'intérêt et le plai-
sir, la règle suprême des actions des hommes, que dirait-on
de nous et de nos doctrines, je le demande, que déjà l'on n'en
dise, et quels analhèmes particuliers, quelles injures plus vé-
hémentes a-t-on eu la précaution de tenir en réserve pour le
cas où une pareille philosophie viendrait à se produire? Que,
parcelle supposition, chacun juge de l'iniquité vraiment ri-
dicule des attaques dont nous sommes l'objet, soit de la part
de ceux qui nous considèrent comme de dangereux idéologues,
soit de la part de ceux qui nous considèrent comme des des-
tructeurs systématiques de l'idée religieuse. Etablir par la rai-
son et sur la seule raison les vérités qui sont le fondement de
toute morale et de toute religion, les vérités qui intéressent le
bonheur et la dignité de l'espèce humaine, voilà notre lâche,
voilà le but unique de tous nos efforts. Or, qui donc, soit au
point de vue social, soil au point de vue religieux, peut légi-
timement s'alarmer d'une pareille entreprise? Quel homme
éclairé et honnête ne doil, au contraire, y applaudir de toutes