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NÉCROLOGIE. 433 peinture religieuse et monumentale, <|ue le maître le recommandait nu mi- nistre des beaux-arts pour les travaux île Notre-Dame et de la sainte chapelle qu'il allait entreprendre, quand la mort l'a surpris au milieu de sa carrière. Fixé à Paris, l'unique capitale des arts, il fit, il y a peu d'années, le voyage d'Italie, où il obtint du grand duc de Toscane, la permission de faire une précieuse copie de la Vierge du voyage du Palais Pilti, faveur refusée jus- qu'alors aux artistes de tous les pays. Son goût parfait, sa profonde érudi- tion dans toutes les choses de l'art se retrouvent à un haut degré dans toutes ses œuvres, dont quelques-unes ont une place marquée parmi les meilleures de notre époque. On n'a pas vu ici son beau tableau de la Prière au Réfectoire, qui obtint, à Paris, les honneurs du Salon carré, ni la Para- bole_de t-epi de blé achetée par le ministère, et qui fut une des pages saillantes de l'Exposition de 1842, mais on se rappelle son excellent portrait qui figurait, l'an passé, à notre Exposition des Amis des Arts. Perlet était un de ces hom- mes r a r e s , q u i , méprisant le honteux savoir-faire où la médiocrité trouve un appui qui manque trop souvent au génie, s'élèvent, dans le silence de l'étude, le piédestal où la renommée les placera un jour. Aucun art ne lui était étranger, mais l'amour qu'il portait au sien était une véritable religion; l'art, disait-il, doit être un sacerdoce aujourd'hui que tous les autres s'en vont. Ceux qui n'ont vu dans Perlet que le peintre aimait sou talent simple et consciencieux, mais ceux-là seuls qui vécurent dans son intimité, savent de quelles éminenles qualités il était doué. L'éloge de son cœur et de son esprit est tout entier dans les nombreux amis qu'il s'était faits. Les lettres qu'il leur adressait d'Italie, sont de véritables petits chefs-d'œuvre pleins d'observations fines et savantes sur les arts, les sciences, la littérature, les mœurs, et leur publication formerait la lecture la plus attrayante- Son es- prit était vif et piquant, sa conversation toujours intéressante et souvent fort originale. Par une fatalité qui semble commune à la plupart des êtres privilégiés, il était d'une romplexion délicate; sa physionomie expressive commençait la séduction que son esprit achevait ensuite; il savait, au reste, se faire pardonner sa supériorité incontestable par une modestie réelle, et par celte douce affabilité dont le vrai mérite est toujours accompagné. Une maladie de quelques jours vient de l'emporter à l'âge de trente-neuf ans, au moment où de beaux travaux lui ouvraient cet avenir de gloire que rê- vent tous les véritables artistes. Son ami, J . Janin, qui l'accompagnait à sa dernière demeure, a rappelé, dans un simple et touchant discours, toutes les solides et précieuses qualités qui rendent sa perte à jamais regrettable. Nous avons vu s'éteindre encore au milieu de nous, dans la lente agonie de ?8