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434                              NÉCROLOGIE.
 la folie, un de nos paysagistes, M. Guindrand, organisation d'élite, dont le talent
 a contribué à relever l'Ecole de Lyon de l'espèce de défaveur où elle était
tombée. Nous avons aussi à déplorer la perte du doyen des peintres de Lyon,
 M. Berjon, mais celui-là avait rempli sa carrière. On a tout dit sur le ta-
lent de cet artiste qui a conservé dans l'âge le plus avancé une verve et une
fraîcheur d'imagination, qui n'appartient d'ordinaire qu'à la jeunesse, mais
on n'a pas généralement apprécié à sa juste valeur son esprit fin et original.
Le laisser-aller de ses manières et sa brusque franchise lui ont fait bon nom-
bre d'ennemis, mais ceux-là même étaient forcés d'admirer en lui un juge-
ment sûr et prompt, un sentiment exquis du beau et du bon, et surtout
l'extrême indépendance de son caractère. MM. Berjon et Guindrand étaient
nos compatriotes, et nous nous énorgueillisons de l'éclat qu'ils ont jeté sur
notre ville. Déjà les amis de M. Guindrand ont ouvert une souscription pour
l'érection d'un monument à sa mémoire; les anciens élèves de M. Berjon
et tous les amis des arts s'empresseront sans doute de réclamer pour lui
le même honneur, honneur qui lui est dû à plus d'un titre. Espérons que,
de son côté, la ville répondra au vœu émis par l'artiste en mourant, et
qu'elle achètera le cabinet du peintre où nos jeunes dessinateurs trouveraient
encore tant de précieuses leçons, tant de beaux modèles à étudier.