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 372                     DE L'HOMME
 de l'âge et de l'intelligence, et le monde extérieur, au milieu
 duquel ils étaient jetés, ne pouvant exercer sur leur volonté
 que de bien légères influences, ils durent se relever promp-
 tement de cette chute et rentrer dans les voies du Seigneur.
    Mais il n'en fut pas de même de leur postérité. Forcés,
 en entrant dans la vie, de passer à travers toutes les infir-
mités de l'enfance, les fils et les filles d'Adam et d'Eve, en-
 tourés au berceau des plus épaisses ténèbres, ne purent que
lentement, que faiblement ouvrir les yeux à la lumière di-
vine, et leur esprit fut dupe d'illusions encore plus fortes
que celle qui avait égaré le premier homme et la première
femme. La multiplication de l'espèce humaine fut encore la
source de nouvelles difficultés. La descendance des fils et des
filles d'Adam, à mesure qu'elle prenait de l'accroissement,
vit s'élargir 'le cercle de ses relations et par conséquent de
ses devoirs, et la lutte de tant de besoins, le choc de tant
de volontés diverses, produisirent dans l'humanité celte per-
turbation morale qu'on déplore et qui ne cessera très pro-
bablement qu'avec le monde.




                             III.



   L'enseignement historique s'accorde avec l'enseignement
philosophique pour admettre que l'homme naît faible et non
pas mauvais.
   « Le caractère essentiel du mal et du bien moral, dit le
philosophe Kant, est-dans les maximes, c'est-à-dire dans la
règle de conduite qu'une personne se choisit à elle-même,
en vertu de sa liberté, et qu'elle adopte pour motif détermi-