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                    ET DE LA SOCIÉTÉ.                    371

de quoi se nourrir pendant toute sa vie qu'avec beaucoup de
travail ; qu'elle produirait des épines et des ronces, et qu'il
mangerait son pain à la sueur de son visage jusqu'au mo-
ment où il retournerait dans la terre d'où il avait été tiré.
S'adressant à la femme, Dieu lui annonça qu'il Y affligerait
de plusieurs maux pendant sa grossesse; qu'elle enfanterait
dans la douleur ; qu'elle serait sous la puissance de son mari
et qu'il la dominerait.
   L'enseignement philosophique se tait sur toutes ces choses,
par la raison qu'elles sont du nombre de celles que Moïse
s'est contenté de proposer à la seule foi. Si la critique a
souvent essayé d'en faire l'objet de son examen et de ses
discussions, la critique s'est assurément fort aventurée ; elle
n'a pas fait attention que le législateur des Hébreux, élevé
dans les sciences de l'Egypte, écrivant sous les inspirations
de la plus haute sagesse, était placé dans des conditions que
la philosophie seule peut comprendre et sait respecter.




                             II.



   Quoiqu'il soit certain, historiquement et philosophiquement
parlant, que le mal moral est entré dans le monde par la
faute du premier homme et de la première femme, il faut
reconnaître pourtant que ni l'un ni l'autre ne faillirent par
corruption, mais seulement par séduction; car le mot hé-
breu nacash, qu'on peut traduire par celui de serpent, si-
gnifie également illusion, enchantement, prestige. L'erreur
qui causa la chiite d'Adam et d'Eve ne pjj^ donc pas être
de longue durée : créés, l'un et l'autre, dans toute la force