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350 CORRESPONDANCE. la Restauration, pouvaient faire naître quelques doutes et soupçons sur la sincérité de ses doctrines républicaines, pro- fessées si ostensiblement en 1793, ces doutes et ces soupçons sur ce fait historique, disparaissent entièrement en présence du choix que les Lyonnais en firent pour guider leurs h é - roïques phalanges. Certes, nos compatriotes n'auraient pas adopté pour général un homme dont les opinions fussent un instant douteuses, eux qui protestaient avec tant d'énergie contre les accusations de leurs ennemis. Voici le langage que tenaient nos pères, en 1793, à ceux qui les calomniaient, en prétendant que « Lyon était le foyer d'une nouvelle Vendée, qu'il avait arboré la cocarde blanche, qu'il avait proclamé un Louis XVII pour roi, qu'il faisait marcher des forces contre la Convention, qu'il en méconnaissait les décrets et Vautorité, qu'il avait abattu Varbre de la liberté, qu'il rede- mandait l'ancien régime. « Autant de mots, autant de mensonges. Les Lyonnais ne veulent point de Roi, les Lyonnais n'ont d'autre cocarde que la tricolore, les Lyonnais sont et ont toujours été ralliés à la Convention ; les Lyonnais, bien loin d'imiter les rebelles de Ja Vendée, abhorrent l'ancien régime, et ne sont en force et en mesure que contre l'anarchie, que pour défendre leurs pro- priétés et leur vie, et non pour marcher contre Paris et la Convention. L'arbre de la liberté enfin est debout; il est l'ob- jet de notre vénération, le témoin de nos serments, le signe de notre culte, de notre sainte idolâtrie. Cent cinquante mille âmes attestent ces faits, et le dire de cent cinquante mille âmes doit bien être de toute autre prépondérance que celui d'une poignée d'ennemis qui rie veulent que nous op- primer Et cependant l'on nous accuse, l'on entasse men- songes sur mensonges, calomnies sur calomnies. A toutes celles déjà énoncées, l'on ajoute encore que notre prétendue résistance à l'oppression, n'est qu'une révolte combinée avec