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CORRESPONDANCE. 351 Marseille, Bordeaux, avec Pilt, Dumouriez et Cobourg, avec tous les ennemis de la République. Portant la calomnie jusqu'au délire, ils prétendent que nous avons reçu, par la voie de Genève, quatre millions en or, pour nous en servir dans nos projets liberticides ; que nous avons écrit à toutes les administrations, à tous les généraux, à toutes les armées, pour les entraîner dans ce qu'ils appellent notre conspiration ; que nous avons envoyé deux mille passe-ports aux émigrés qui sont en Suisse, pour qu'ils puissent rentrer en France ; enfin, que nous sommes d'intelligence avec les rois de Sar- daigne et d'Espagne, et avec Condê, pour leur livrer la ville de Lyon où ils doivent placer le trône de la contre-révolu- tion. « L'homme probe, le vrai patriote, le sincère républicain que peut-il répondre à des absurdités pareilles? Elles ne peuvent provoquer tout au plus que le sourire du mépris, et elles n'ont pas môme le faible pouvoir de porter à nos cœurs un sentiment d'indignation profonde. Quoi ! le peuple de Rhône et Loire, la ville de Lyon, recevoir quatre millions en or de Genève pour résister à l'oppression ! Mais elle n'en a pas besoin, ses propres ressources sont plus que suffisantes pour lui épargner l'avilissement d'une demande ou d'une acceptation rien moins qu'honorable. « L'Espagne, le Piémont, le traître Condê, de connivence avec nous ! Mais nos frères d'armes combattent ces puis- sances, mais nous marcherons contre elles, s'il le faut. « Des passe-ports aux émigrés ! Mais tous les jours nous les poursuivons, d'après la loi, sur rîotre territoire, tous les jours nous cherchons à les découvrir, et nous provoquons sans cesse contre eux la surveillance des bons citoyens, les dénon- ciations des bons patriotes. « Des invitations aux armées, aux généraux, aux admi- nistrations, pour entrer dans la révolte ! Mais tous nos écrits,