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302                   MAZADE D ' A V È Z E .

se tienne dans le secret de sa maison ; saint Paul veut qu'elles
soient soumises à leurs maris comme au Seigneur, et que
leurs maris les aiment comme Jésus-Christ a aimé l'Église.
   « Saint Pierre défend aux femmes de se parer avec des bi-
joux d'or et la frisure de leurs cheveux ; et enfin Dieu les a
créées fortes contre la douleur, afin qu'elles supportent avec
courage la plus grande partie du poids de cette vie d'amer-
tume. Mais comment la contracte-l-on souvent celle union
sainte, et de quel droit atlend-on de Dieu la force et la grâce
pour remplir ses devoirs ? Quelque respect que j'aie pour
le titre de père ou de m è r e , puisqu'on me le demande, je
dirai qu'ils motivent tous la conduite bonne ou mauvaise
de leurs enfants: les uns marient leur fille avec un hom-
me riche, cela leur suffit ; d'autres satisfont leur orgueil en
cherchant un homme qui leur donne un rang ; d'autres choi-
sissent en bons pères, mais forcent la volonté de leurs en-
fants : que resle-t-il donc ? des enfants qui se marient malgré
leur père. Parents ni enfants ne songent à s'informer si le
sujet sur lequel ils jettent les yeux est religieux, et si son
âge, ses goûts et son caractère conviendront à leurs enfants,
s'ils les rendront heureux. 11 semble que la rareté du bonheur
fait qu'on se détermine ou plutôt qu'on se condamne à s'en
passer. D'un autre côté, comment élève-t-on les jeunes per-
sonnes, et que d'idées fausses ne leur donne-t-on pas (si
on prend la peine de leur en d o n n e r ) ! J'avoue que les mœurs
de l'Angleterre et de la Hollande, où les femmes vivent plus
retirées que les demoiselles, me plairaient plus que les nôtres.
Je frémis quand j'entends des parents dire à une jeune per-
sonne qui désirerait jouir de quelques plaisirs bruyants, tels
que les bals el les spectacles: Vous irez quand vous serez
mariée. Aime-t-elle la parure, une demoiselle doit passer peu
de temps à sa toilette ; une femme, c'est différent. Enfin on
lui fait mener une vie retirée, et on lui promet qu'elle fera
tout ce qu'elle voudra (c'est le t e r m e ) , lorsqu'elle sera sa
maîtresse. Malédiction sur ces abominables préceptes si corn-