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/ BULLETIN B1BI.I0GBAPHIQUE. 255 ministration de celte substance par la méthode endermique exige une grande attention et une habitude toute spéciale pour en apprécier les effets cl en appro prier les doses aux différentes individualités. L'idée de celte méthode de traitement n'appartient pas en propre à M . Rou- gier, mais nous croyons qu'il a été le premier à en faire l'application sur une grande échelle à toutes les formes de névralgie. — Personne avant lui n'avait étudié avec autant d'attention les effets des médicaments narcotiques, n'avait donné des règles aussi sûres et aussi précises sur son mode d'administration et n'avait autant que lui insisté sur la nécessité d'essayer les susceptibilités indi- viduelles par des doses successivement croissantes. Quant à nous qui avons été témoins, un grand nombre de fois, des résultats obtenus par la méthode ender- mique, et qui avons été à même de la comparer aux autres médications, nous nous croyons autorisés à affirmer qu'elle leur est incontestablement supérieure, surtout lorsqu'il s'agit de faire cesser immédiatement le symptôme douleur, ce qui est, suivant nous, la première indication à remplir. Il arrive souvent que lorqu'on a eu à combattre une névralgie ancienne et rebelle, et que le malade a été soumis à l'action prolongée de la morphine, il succède à la disparition de la douleur un engourdissement du membre inférieur, très incommode et qui rend la marche pénible et mal assurée ; dans ces cas, M . Rougier a eu l'ingénieuse idée de recourir à l'emploi de la strychnine q u i , par l'action excitante qu'elle exerce sur le système nerveux, corrige en quelque sorte l'excès de la stupéfaction qu'a produit la morphine, et ramène ainsi l'in- nervation à son type normal. La chorée ou danse de St-Guy, est une des névroses les plus rebelles et pourtant une de celles contre lesquelles la thérapeutique a dirigé ses agents les plus variés. — Dans ces dernières aimées, on a publié quelques observations mettant sur la voie de l'efficacité de la strychnine contre cette affection, en rapportant des observations de chorée guérie par la strychnine, et en appelant l'attention des médecins sur cette préparation qui est peut-être, selon lui, des- tinée à devenir le spécifique d'un mal dont ils ont été longtemps les spectateurs impuissants; M . Rougier nous paraît avoir rendu à la science et à l'humanité un véritable service. Médecin de l'Hôtel-Dieu pendant plusieurs a n n é e s , M. Rougier a pu disposer d'un vaste champ d'observations et donner à ses recherches une étendue et une publicité qui sont de sûrs garants de leur importance pratique et préparent à son œuvre un succès mérité. D' P . B. - Nous rendrons compte, dans le prochain numéro de cette Revue, d'un im- portant ouvrage du docteur Durand, de Luuel, dans lequel l'auteur expose une nouvelle théorie de l'action nerveuse et des principaux phénomènes vitaux.