Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

  DE T.A M O R M I N E   ADMINISTREE   PAR   LA METHODE   ENDERMIQUE   DANS   QUELQUES

                              AFFECTIONS     NERVEUSES,   ETC.


    Parmi les affections si diverses et si nombreuses du système nerveux, il en
 est une qui, par sa fréquence, l'intensité et le caractère spécial des douleurs
 qui en sont la principale manifestation, est parfaitement connue des gens du
monde, et qui, surtout au point de vue thérapeutique, mérite toute l'attention
des hommes de l'art. La Névralgie, comme son nom l'indique, a pour symptôme
dominant une douleur, d'intensité variable, et ayant son siège sur le trajet d'un
nerf. C'est une des maladies que le médecin rencontre le plus communément
dans sa pratique, et une de celles qui, en raison des souffrances souvent intolé-
rables qui l'accompagnent, réclame la médication la plus prompte et la plus
énergique. Tous les excitants du système nerveux, tout ce qui tend à le faire
prédominer sur les autres appareils organiques, sont autant de circonstances
qui prédisposent au développement de cette affection; c'est ce qui explique sa
fréquence dans les grands centres de civilisation et en particulier dans notre ville,
où aux causes morales qui agissent si puissamment dans la production des né-
vroses, viennent encore se surajouter les influences pathogéniques qui résul-
tent des changements brusques de température et de l'action incessante
de l'humidité. — Le livre de M. Rougier, outre une valeur scientifique qui
sera appréciée partout, nons offre en outre un intérêt tout spécial en ce sens
que nous le considérons comme présentant un véritable caractère d'utilité
locale.
   La méthode de traitement qui a servi de point de départ aux recherches du
docteur Rougier, consiste essentiellement à faire pénétrer la substance médi-
camenteuse dans le torrent circulatoire à travers la peau préalablement dé-
pouillée de son épiderme, en choisissant, pour effectuer cette pénétration, le
point de la surface cutanée qui correspond au foyer de la douleur. Le soulève-
ment de l'épiderme peut être opéré à l'aide de moyens divers; M. Rougier
donne la préférence au marteau de M. Mayor, de Lausanne. Le cylindre métal-
lique ayant été plongé dans de l'eau bouillante jusqu'à ce qu'il se soit mis en
équilibre de température avec ce liquide ; une des extrémités du cylindre est
rapidement appliquée sur la peau, et il suffit, pour produire la vésication, d'un
contact dont la durée est à peine d'une seconde. — L'épiderme enlevé, la
substance médicamenteuse est appliquée sur le derme dénudé, et aussitôt com-
mence un travail d'absorption dont les effets ne tardent pas à se manifester.
M. Rougier a reconnu que le chlorhydrate de morphine était, de toutes les
préparations opiacées, la plus efficace et la plus propre à l'absorption. — L'ad-