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                      DE JOSEPH DE MA1STRE.                    227

 livre. Je suis rongé de remords pour l'épouvantable ennui que
j'aurai donné à votre cher enfant. Certainement il m'aura
 maudit et très justement. C'est aussi a l'aide d'une demoiselle
 assez intelligente, que j'ai pu faire la petite besogne que je
 vous envoie et qui satisfait, je pense, à toutes nos observations.
Lorsque vous en serez au chapitre des textes russes, je crois
que vous fairez (sic) parfaitement bien de m'envoyer l'épreuve,
autrement les textes esclavons seront tous estropiés et ne fai—
ront nul effet en Russie, contre mes intentions les plus ex-
presses. Vous n'êtes point obligé par les nouvelles lois d'af-
franchir à Lyon pour Turin. Ici ma charge me donne une
franchise illimitée ; il faut mettre cette épreuve sous bande,
avec mon adresse officielle que vous lirez au bas de cette
lettre. Je tiens beaucoup à ce que l'ouvrage soit daté, ou à la
fin du discours préliminaire, ou à la fin de l'ouvrage (Mai
1817). M. B. (1) vous l'aura peut-être mandé. Mais, à pro-
pos de préliminaire, que dites-vous, Monsieur, de l'idée qui
m'est venue de voir à la tête du livre un petit avant-propos
de vous? II me semble qu'il introduirait fort bien le livre
dans le monde, et qu'il ne ressemblerait point du tout à ces
fades avis d'éditeurs fabriqués par l'auteur même, et qui font
mal au cœur. Le vôtre serait piquant, parce qu'il serait vrai.
Vous diriez qu'une confiance illimitée a mis entre vos mains
l'ouvrage d'un auteur que vous ne connaissez pas, ce qui est
vrai. En évitant tout éloge chargé qui ne conviendrait ni à vous,
ni à moi, vous pourriez seulement recommander ses vues et les
peines qu'il a prises pour n'être pas trivial dans un sujet
usé, etc: Enfin, Monsieur, voyez si cette idée vous plaît. Je
n'y tiens qu'autant qu'elle vous agréera pleinement.
   Je ne puis envoyer par ce courrier que ce qui concerne
le premier livre, moyennant quoi : Passez le Rubicon, mais
ce n'est pas sans trembler que je vous donne le si-
gnal.