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                    M. GUY MARIE DEPLACE.                    223

temps que ne vivaient nos aïeux? Si nous consultions
les registres mortuaires des siècles passés, nous trouverions
que, dans toutes les classes, dans toutes les conditions,
les vieillards contemporains étaient bien plus nombreux
qu'ils ne le sont parmi nous. La mort semble être deve-
nue, si l'on peut parler ainsi, beaucoup plus impatiente de
nous atteindre, depuis que nous nous glorifions d'avoir dé-
couvert de nouveaux secrets pour lui échapper ; et quiconque
voudra sérieusement s'instruire à son école, pourra encore y
apprendre que la lumière qui éclaire sur les devoirs est tou-
jours la plus sûre conservatrice de la vie.
    « Des réflexions semblables à celles que nous venons de
faire sortiraient du fond de notre sujet, si nous parcourions
de même les autres branches des connaissances humaines,
pour apprécier les lumières nouvelles que nous en avons re-
cueillies.
    « Nous dédaignons les âges qui ont précédé le nôtre. Que
 notre fière vanité s'arrête un moment à les considérer : elle
 reconnaîtra que les lumières qui les éclairèrent, quoique parfois
 moins étendues, furent plus nobles, plus utiles que celles
 que nous exaltons si fort....
    « ... Voyez aujourd'hui ces savants quifermèrent les yeux à
 toute autre lumière que celle des sciences qu'ils ont cultivées!
 Les plus grands intérêts des familles et des états sont peu de
 chose auprès des intérêts de leur science. Se regardant com-
 me les premiers acteurs sur la scène du monde, tout le reste
 de la société n'est pour eux que comme une réunion de spec-
 tacleurs qui doivent n'avoir rien de mieux à faire qu'à écouter
 leurs oracles, a les admirer, et à les prendre pour guides. On
 ne sait rien si l'on ne sait pas ce qu'ils savent.... »
    M. Déplace écrivit aussi plusieurs articles dans la Gazette
 universelle de Lyon, et en consacra jusqu'à dix à discuter ou
  à combattre le discours de M. de Chateaubriand sur la liberté