Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       A DIVERSES ÉPOQUES.                        193

murailles de la largeur de quatre pieds et de la hauteur de six
toises. Ces murailles étaient garnies de tours de quinze en quinze
pieds l'une de l'autre, au nombre de vingt-deux. L'entrée dudit
cloître, des deux côtés, était de deux portails à fausses braies,
fermant à boDnes portes et à grosses chaînes de fer par dehors.
Dans lequel cloître il y avait une belle église (celle dos Maccabées),
avec deux tours non parachevées , avec un grand portail fait à
l'antique et cinq petits portails.
    « La longueur de l'église était de vingt trois toises et de huit
toises de largeur. Dedans ledit cloître, il y avait douze maisons
canoniales fort grandes et spacieuses, avec cours et jardins, dans
lesquels, par cy-devant, les rois et les grands seigneurs ont logé ;
outre ce, leurs prisons et auditoires pour l'exercice de leur juridic-
tion. » C'était l'ancien cloître de Saint-Just qui avait résisté aux
attaques des bourgeois dans le XIIIe siècle. Entre les remparts
Saint-Irénée et ce cloître, il y avait vingt huit maisons appartenant
tant aux chanoines particuliers, prêtres, perpétuels, qu'aux cha-
pelains de ladite église, garnies de cours, de jardins et de vignes.
On y avait aussi construit un hôpital pour loger les paysans.


                                XIII.


   1575. — A peine la guerre était-elle apaisée entre les habitants
de religions différentes, que Charles IX fit établir au-dessus de
la côte Saint-Sébastien, entre les nouveaux remparts et la rue
Neyret, une vaste citadelle pour dominer toute la ville. L'espace
occupé avait plus d'une demi-lieue de périmètre, et le roi fut
obligé de payer trois mille livres de rente aux anciens propri-
étaires. Le roi vint lui-même à Lyon suivre ce travail, où il
employa plus de trois mille ouvriers, et il ne quitta pas la ville,
avant que la citadelle ne fut achevée. Cet ouvrage immense ne
dura que dix ans, et il est impossible maintenant d'en suivre les
traces ; il est certain seulement que tout le plateau compris entre
la porte de la Croix-Rousse et le fort Saint Jean était occupé, et
que les glacis descendaient jusqu'à la rue Neyret.
                                                       13