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194                    FORTIFICATIONS DE LYON

    En 1584, les habitants, de concert avec le gouverneur, s'empa-
 rèrent de cette forteresse en se glissant le long de la courtine, et
entrèrent dans la place par une porte du côté delà campagne et
qui leur fut ouverte par un sergent-major gagné, dit-on, pour
une somme de deux mille écus. La garnison fut renvoyée avec
armes et bagages, et les conseillers do la ville se hâtèrent d'en-
 voyer des ambassadeurs près du roi, afin d'obtenir la facullé de
raser cette citadelle qui ne pouvait plus servir, puisque tous les
habitants semblaient être en pleine paix.
   Henry II ne tarda pas à envoyer les lettres suivantes :
    « Le roi ayant de tout temps désiré de gratifier les conseils écho-
vins, manants et habitants de la ville de Lyon, pour reconnais-
sance de leur zèle et affection et sincère volonté, en ce qui con-
cerne son service et la conservation de ladite ville sous son obéis-
sance, et voulant à présent leur faire paraître plus que jamais
la confiance qu'il a en leur loyauté, ayant égard aux remontrances
 par écrit et instances verbales à lui faites de leur part par le
sieur de Servières, leur député, à ce que cessant l'occasion pour
laquelle avait été construite la citadelle de ladite ville, l'effet eu fut
été comme pouvant ci-après être plus dommageable que utile au
 service de Sa Majesté et bien de ladite ville, Sa Majesté inclinant
à leur requête et par plusieurs autres considérations leur a vo-
lontairement et libéralement et de son propre mouvement octroyé
et permis ce qui s'en suit : A savoir que ledit sieur de Servières
moyennera et fera que lesdits échevins fourniront en pur don à
Sa Majesté pour le service et la nécessité de ses affaires quarante
mille écus d'or sol.
    « En ce cas, demeurera ledit de Servières en son propre et
privé nom obligé de son corps et de tous ses biens, meubles et im-
meubles, desdits quarante mille écus pour y être contraint au pre-
mier commandement qui en sera fait par Sa Majesté sans obligation
d'aucune excuse de s'être obligé par le fait d'autrui.
    « D'avantage Sa Majesté veut moyennant ce que dessus être
tenu quitte et déchargée d'or-en-avant de trois mille et tant de
livres de rente ci-devant constitués pour récompenser les proprié-
taires des places occupées par ladite citadelle, de laquelle rente